Si les sénateurs LR et centristes affichent un visage uni sur l’essentiel, à savoir le report de l’âge légal de départ à 64 ans, les mesures pour les femmes ou l’équilibre de la réforme, la majorité sénatoriale ne cachera pas ses divisions sur certains sujets sensibles de la réforme des retraites.
Dans le cadre de l’examen de la réforme des retraites au Sénat, les sénateurs du groupe RDPI (Renaissance) ont déposé des amendements qui reprennent les gestes consentis par Elisabeth Borne envers les députés LR.
Dans le cadre de la réforme des retraites, les sénateurs LR veulent une meilleure prise en compte de la maternité pour les femmes. Bruno Retailleau en fait « une ligne rouge ». Il défend en « priorité » l’idée d’une surcote de 5 %. Le gouvernement comme Emmanuel Macron sont « d’accord » sur le principe. Reste à régler les détails.
Alors que Bruno Retailleau, à la tête des sénateurs LR, demande « que l’on n’attende pas 43 ans pour la suppression des régimes spéciaux », le ministre du Travail, Olivier Dussopt, dit « pourquoi pas », tout en attendant de voir la proposition précise de la droite sénatoriale.
A quelques jours du lever de rideau au Sénat sur les retraites, les sénateurs peaufinent leurs stratégies. La droite et le centre, favorables à la réforme, veulent néanmoins préciser les choses sur les femmes, les carrières longues, les seniors, les retraites progressives. Les discussions et négociations avec le gouvernement, jusqu’à Elisabeth Borne, sont en cours. A gauche, la stratégie consiste à empêcher d’aller au bout du texte, tout en permettant l’examen de l’article sur le report de l’âge légal à 64 ans.
A quelques jours de l’examen de la réforme des retraites au Sénat, Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, et Hervé Marseille, son homologue du groupe centriste, devraient échanger par téléphone avec la première ministre, Elisabeth Borne. Un appel qui pourrait avoir lieu ce vendredi. Le ministre Olivier Dussopt va aussi rencontrer les sénateurs de la majorité sénatoriale.
Alors que l’index des seniors fait débat, les groupes LR et centristes du Sénat vont proposer, dans le cadre de la réforme des retraites, la création d’un « CDI senior », explique Bruno Retailleau, à la tête des sénateurs LR. Les entreprises qui signeraient ce type de contrat pourraient bénéficier « d’exonérations de cotisations famille », précise René-Paul Savary, rapporteur LR du texte.
La présidente de la délégation au droit des femmes du Sénat, la sénatrice UDI Annick Billon, propose, dans le cadre de la réforme des retraites, de priver « de l’ensemble des majorations ou bonifications liées aux enfants » toute personne condamnée pour violence et maltraitance contre son enfant, ou celles qui refusent de payer une pension alimentaire à leur ex-conjoint.
En « amont » de l’examen du texte au Sénat, les LR et les centristes « prennent langue » avec le gouvernement pour tenter de trouver des points de compromis. Limitée par la Constitution, qui empêche les sénateurs de créer de nouvelles dépenses, la majorité sénatoriale se retrouve à devoir compter sur l’exécutif pour déposer certains amendements, notamment sur la question sensible des carrières longues.
Après l’examen au Sénat, où la majorité de droite et du centre entend bien aller au bout de la réforme des retraites, 7 députés et 7 sénateurs tenteront de trouver un texte commun lors d’une commission mixte paritaire (CMP). Après les débats tronqués à l’Assemblée, beaucoup se jouera dans cette CMP. Et « le Sénat aura une main importante sur le texte », se réjouit par avance le sénateur René-Paul Savary, rapporteur LR du texte.
Après deux semaines de débats électriques à l’Assemblée, les sénateurs vont s’emparer de la réforme des retraites à partir du 28 février. Avec deux week-ends ouverts, ils auront finalement plus de temps que les députés. Si elle modifiera le texte, la droite sénatoriale soutient le cœur de la réforme, inspirée de sa position défendue chaque année. La gauche entend mener la bataille parlementaire pour empêcher le texte d’aller au bout.
Annoncée par communiqué, la fusion de l’Autorité de sûreté nucléaire et de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire interroge les spécialistes du secteur comme les parlementaires, qui se sont penchés sur le sujet lors d’une audition. Confiant, le président de l’ASN, Bernard Doroszczuk, défend cette réorganisation.