Après le rejet de l’index des seniors à l’Assemblée, le gouvernement compte sur le Sénat pour le « restaurer ». En réalité, il devrait pouvoir rétablir lui-même l’index. Mais les sénateurs LR voient aussi d’un mauvais œil la mesure. Bruno Retailleau ne cache pas ses « doutes sur la constitutionnalité de l’index seniors » et ses « réticences pour l’élargir aux PME ». Son groupe fera d’autres propositions, avec notamment la piste d’un « CDI seniors ». Mais les centristes, alliés des LR, entendent eux aller plus loin avec un « bonus/malus ».
Le bureau politique des LR s’est prononcé à la quasi-unanimité, moins huit abstentions, pour le soutien à la réforme des retraites. Une mise au point qui intervient après les critiques d’Aurélien Pradié. « Quand on est numéro 2 du parti, il y a un devoir de solidarité », réagit Bruno Retailleau, qui se « félicite » du vote. « Les positions d’Aurélien Pradié sont ultra-minoritaires », souligne le sénateur Marc-Philippe Daubresse.
Après une nouvelle journée de mobilisation réussie, la première ministre a repris contact avec les principaux responsables syndicaux, au moment où l’intersyndicale entend mettre « la France à l’arrêt » le 7 mars. Les « avancées », mises en avant par le gouvernement sur « la pénibilité, les carrières longues et les droits familiaux », ne parviennent pas à freiner ce durcissement annoncé du mouvement.
Au groupe LR de la Haute assemblée, on aborde les sénatoriales de septembre 2023 avec une sérénité toute sénatoriale. Alors que 65 sénateurs LR sur 145 sont renouvelables, Bruno Retailleau, à la tête du groupe, s’attend à « une stabilité ». Dans ce scrutin où l’équation personnelle joue « énormément », de nombreuses figures du groupe voient leur siège remis en jeu, à commencer par Gérard Larcher.
Les sénateurs LR ont planché sur les projets de loi retraites et immigration, lors d’un séminaire à huis clos, sans oublier les élections sénatoriales. Sur ces deux textes majeurs, deux stratégies opposées s’annoncent : soutenir le texte retraite, pour mieux retrouver un rôle d’opposant sur l’immigration.
Les opposants à la réforme affirment souvent que la réforme nous est imposée par les institutions européennes. Si le Conseil européen a bien fait des « recommandations » à la France sur la réforme des retraites, elles ne sont pas contraignantes et sont définies après échange avec les pays membres. Ils sont cependant clairement incités à « tenir compte » de ces recommandations, dans une logique plus générale de réduction des dépenses publiques.
Le Sénat a voté à la quasi-unanimité des groupes, à l’exception des communistes qui alertent contre « l’escalade guerrière », une proposition de résolution pour exprimer son soutien à l’Ukraine et condamnant « la guerre d’agression » menée par la Russie.
Le sénateur LR Stéphane Le Rudulier a déposé une proposition de loi visant à rendre « impossible d’exercer le droit de grève » à la SNCF, à la RATP ou dans les avions lors des week-ends de début et de fin des vacances scolaires. La mesure concernerait aussi la période autour des jours fériés.
Le Sénat a définitivement adopté le projet de loi visant à accélérer la production d'énergies renouvelables en France, par 300 voix pour et 13 voix contre. Sur les éoliennes, le compromis issu du Sénat a été conservé.
Pour les élections sénatoriales de septembre 2023, la moitié des sièges du groupe PS est renouvelée. Le président du groupe, Patrick Kanner, qui annonce être « candidat », vise « une forme de stabilité » pour son groupe et espère gagner des sièges. Il entend défendre les sièges des sortants et prévient que LFI « ne peut pas réclamer de sénateur », sur la base de ses grands électeurs.
S’il ne bougera pas sur les 64 ans, le gouvernement est prêt à plusieurs évolutions sur sa réforme. Une clause de revoyure est défendue par le Modem et Horizons. « C’est en bonne voie, j’ai confiance », assure Laurent Marcangeli, président du groupe du parti d’Edouard Philippe. Sur les carrières longues, les LR et des membres de la majorité veulent éviter à certains de travailler 44 ans. Mais la mesure coûte 2 milliards d’euros. Peut-être le prix de l’adoption de la réforme à l’Assemblée…
« La seule chose que les Ukrainiens demandent, ce sont des armes modernes, pour que nous puissions rapidement et efficacement chasser l’ennemi de notre territoire », affirme le président du Parlement ukrainien, dans un entretien accordé à Public Sénat. Il souligne que « c’est grâce à la France que l’Ukraine a pu devenir candidate à l’entrée dans l’Union européenne ».