« Dans les 15 jours qui viennent, il faudra apaiser, écouter les colères », a assuré le chef de l’Etat aux parlementaires de la majorité présidentielle réunis à l’Elysée. Selon un participant, Emmanuel Macron « a remercié les parlementaires qui ont joué le jeu, en particulier au Sénat, où il estime qu’il y a eu un vrai travail de fond, un compromis intelligent, avec les sénateurs LR ».
< p > Au lendemain de l’adoption de la réforme des retraites, le chef de l’Etat écarte tout retrait du texte et prépare la suite. Il a demandé à ses troupes de faire « & nbsp ; d’ici deux à trois semaines maximum & nbsp ; » des « & nbsp ; propositions & nbsp ; » en vue d’un « & nbsp ; changement de méthode et d’agenda des réformes & nbsp ; ». < /p >
La minorité de députés LR prête à voter la motion de censure contre le gouvernement met à nouveau à mal l’unité des LR, officiellement opposés au vote de toute motion. S’ils ne sont plus « en phase avec la ligne politique, qu’ils en tirent toutes les conclusions », avance le sénateur LR Stéphane Le Rudulier, proche de Bruno Retailleau. « Il faut les exclure », tranche Marc-Philippe Daubresse.
Après le recours au 49.3 par Emmanuel Macron pour adopter la réforme des retraites, le pays se retrouve « dans une crise politique » mêlée à « une crise de régime », selon Philippe Moreau Chevrolet, spécialiste en communication politique, qui pense que le pouvoir ne pourra plus faire adopter de loi, faute de majorité.
Après le recours au 49.3 pour faire passer la réforme des retraites, faute d’une majorité suffisante à l’Assemblée, « il est assez facile de faire porter au LR cette responsabilité », affirme leur président, Eric Ciotti. « Les LR ont été un partenaire fiable au Sénat, mais pas à l’Assemblée nationale », soutient François Patriat, patron des sénateurs macroniste.
La majorité sénatoriale a adopté par 193 voix contre 114 et 38 abstentions les conclusions de la commission mixte paritaire, où députés et sénateurs sont parvenus à un accord sur un texte commun pour la réforme des retraites.
« C’est un arrangement entre la droite et la droite en fait. […] Et la droite des LR s’accorde parfaitement avec la droite macroniste, et tout ça, ça fait un projet de droite », dénonce la sénatrice PS Monique Lubin, après l’accord obtenu en commission mixte paritaire.
Les sept députés et sept sénateurs réunis en CMP ont trouvé un accord sur un texte commun pour la réforme des retraites. Le point essentiel de l’accord porte notamment sur le CDI senior et les carrières longues. Il reste maintenant au Sénat et à l’Assemblée à adopter cet accord.
Malgré le compromis qui devrait être adopté en commission mixte paritaire sur la réforme des retraites, certains devront encore travailler plus de 43 ans, contrairement à ce que disent certains membres de la majorité présidentielle. Tout dépend de la date de naissance de la personne, du nombre de trimestres et de l’âge de départ anticipé pour carrière longue, qu’il faut pouvoir atteindre pour prendre sa retraite.
A la veille de la commission mixte paritaire sur la réforme des retraites, les réunions préparatoires entre les rapporteurs du Sénat et de l’Assemblée se passent bien et laissent présager d’une issue positive. La surcote pour les femmes fait déjà consensus. Sur le CDI senior, la majorité sénatoriale espère une « ouverture ». Reste la question sensible des carrières longues, où députés et sénateurs LR ne sont pas sur la même ligne…
Sept sénateurs et sept députés vont tenter de trouver un texte commun sur la réforme des retraites. « La surcote pour les femmes » fait partie des « lignes rouges » de la majorité sénatoriale, prévient le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau. Sur les carrières longues, sujet auquel les députés LR sont attachés, il ne veut en revanche pas trop alourdir la facture… Le rapporteur au Sénat, René-Paul Savary, a cependant « bon espoir pour le compromis, car tout le monde souhaite une CMP conclusive ».
Pour l’avant-dernière journée d’examen de la réforme des retraites au Sénat, la gauche a répété inlassablement les mêmes mots, lors de chacune de ses prises de parole, pour dénoncer par l’absurde l’accélération des débats imposée par le gouvernement et la majorité sénatoriale. Si certains sujets de fond sont évoqués – retraite des élus, des sapeurs-pompiers, retraite anticipée ou cumul emploi/retraite – ils ne sont que survolés, laissant un goût d’inachevé.