En visite lundi à Berlin, Gabriel Attal a réitéré la position de refus de Paris concernant la conclusion de l’accord du Mercosur, que négocie actuellement la Commission européenne et que Berlin soutient fermement. Pour Frédéric Denhez, journaliste spécialiste des questions agricoles, la France et l’Union européenne doivent comme les Etats-Unis mettre en place une politique protectionniste afin de soutenir les agriculteurs. Entretien.
Gabriel Attal indique que la Commission européenne réfléchit à une transposition à l’échelle de l’UE des mesures de protection adoptées par la France en faveur du revenu des agriculteurs. Le Premier ministre dénonce notamment le rôle joué par les centrales d’achats européennes, qui permettent à la grande distribution de s’affranchir de certaines contraintes. Mais ce chantier se heurte déjà au jeu de la libre concurrence.
Le monde agricole européen s’embrase et la question de la responsabilité de l’Union européenne dans la situation actuelle des agriculteurs se pose. Comment sortir de la crise ? La politique agricole commune est-elle responsable de tous les maux ? Eléments de réponse dans l’émission Ici l’Europe sur France 24 et Public Sénat.
Après la deuxième salve d’annonces sur l’agriculture du Premier ministre, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont fait savoir qu’ils appelaient à suspendre les blocages, et à entrer dans une nouvelle forme de mobilisation.
Le Premier ministre s'est exprimé jeudi pour apporter de nouvelles réponses à la crise des agriculteurs, mobilisés depuis une dizaine de jours. Il a notamment annoncé l’inscription d’un principe de souveraineté dans la loi et le déblocage de 150 millions d’euros pour les éleveurs.
C’est l’un des principaux points de crispation de la colère des agriculteurs, l’Accord commercial entre l’Union européenne et les pays du MERCOSUR (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) en négociation depuis 1999. Il pourrait occasionner, selon, eux, une distorsion de concurrence. La France fait savoir qu’elle s’y oppose fermement. Face à la pression, la Commission européenne admet qu’« à l’heure actuelle... les conditions pour conclure les négociations ne sont pas réunies. » Mais l’accord peut-il vraiment être bloqué par Paris ? Eléments de réponse avec Elvire Fabry, chercheuse senior en géopolitique du commerce à l’Institut Jacques Delors.
La France a pris les devants concernant l'interdiction de certains produits phytosanitaires, mais c'est loin d'être le seul facteur qui joue sur sa compétitivité, rappellent plusieurs économistes.
Le mouvement de protestation des agriculteurs européens témoigne du ras-le-bol du monde rural contre Bruxelles. Ils dénoncent une accumulation de contraintes et un espace concurrentiel traversé par de fortes inégalités, susceptibles d’ébranler des secteurs entiers de l’agriculture.
Du 6 au 9 juin 2024, les 450 millions d’habitants de l’Union européenne sont appelés aux urnes pour élire leurs représentants au Parlement européen. En France, ces élections sont marquées depuis la fin des années 80 par un fort taux d’abstention, autour de 50% (et même 59%, en 2009) alors que le Parlement européen, qui se réunit à Bruxelles et à Strasbourg, joue un rôle important. Car on le rappelle : le droit européen prime sur le droit français..
Alors que les agriculteurs manifestent dans toute l’Europe contre les normes environnementales européennes, la Belgique, qui préside l’Union européenne pour 6 mois, souhaite avancer sur le Pacte vert. Le bilan écologique de l’UE c’est le sujet de l’émission Ici l’Europe cette semaine, sur Public Sénat et France 24.
Alors que les agriculteurs expriment fortement leur colère en France et au sein de l’Union européenne de manière générale, dans l’hexagone la critique vise notamment la sur-transposition de l’interdiction des pesticides. En réalité, la situation paraît plus compliquée.
Tandis que la grogne des agriculteurs monte en intensité dans tout le pays, les souverainistes sont nombreux à dénoncer la responsabilité de l’Union européenne dans la souffrance du secteur agricole, responsable selon eux, de leur imposer une forme de concurrence déloyale.