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Au Café concorde, à deux pas de l’Assemblée nationale, ce mardi 17 juin, partis de gauche, syndicats, ONG et associations étaient réunis côte à côte pour réclamer une reconnaissance immédiate de l’État de Palestine. Dans un contexte d’escalade militaire au Proche-Orient et alors que la France coprésidait une conférence à l’ONU sur la reconnaissance de la Palestine — finalement reportée pour des « raisons logistiques et sécuritaires » — les principaux dirigeants du Parti socialiste, des Écologistes et du Parti communiste français ont exprimé leur exaspération face à ce qu’ils perçoivent comme une nouvelle occasion manquée.
« Qu’attend la France ? Qu’il soit trop tard ? Qu’il n’y ait plus d’État palestinien à reconnaître ? » s’interroge Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, pour qui cette inertie n’est plus tenable : « À vouloir attendre un moment de sacre historique, la France arrivera après la bataille. »
Cette prise de position fait suite à une tribune parue dans Le Monde à la mi-mai, cosignée par plus de 8 000 personnes, dont les représentants de tous les partis de gauche. La France insoumise, bien qu’absente de la conférence de presse, y avait également apporté son soutien.
La reconnaissance de l’État palestinien reste un point de tension dans la classe politique. Dimanche dernier, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas affirmait sur LCI que « les conditions ne sont pas réunies » pour une telle décision. Une position vivement contestée par les partis de gauche.
Face à l’inaction, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a exhorté l’exécutif à passer à l’acte : « Il faut reconnaître » au peuple palestinien « le droit à une terre, à une existence, à un avenir. Assez de mots. Des actes. » Citant Albert Camus, il a rappelé que « mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ». Il a cependant quitté la conférence de presse avant la fin, sans faire de déclaration supplémentaire peut-être pour éviter d’être interrogé sur l’absence de LFI, qui attend des excuses de la part du Parti socialiste suite aux accusations de « salopard antisémite » proférées par Jérôme Guedj au Congrès du PS le week-end dernier.
Même tonalité du côté du Parti communiste. Pour son secrétaire national, Fabien Roussel : « Chaque jour qui passe est un jour de trop. La France doit agir et agir maintenant. »
À l’origine de cette initiative, Raymonde Poncet-Monge, sénatrice écologiste estime que cette reconnaissance représente un tournant diplomatique « C’est poser un point d’irréversibilité (..) et une enveloppe juridique protectrice qui dit à Israël quoi que vous fassiez il y a un État palestinien et il faudra un jour ou l’autre se mettre autour de la table et construire la paix ». »
Plusieurs intervenants ont insisté sur la portée juridique de cette reconnaissance. Selon Arié Alimi, avocat et vice-président de la Ligue des droits de l’homme, il ne s’agit pas d’un simple signal politique : « Sans la reconnaissance de l’État, un peuple n’a pas de protection juridique. On peut l’opprimer, l’affamer, l’expulser. C’est exactement ce que subit le peuple palestinien depuis 1948. »
Alors que 148 pays membre de l’ONU – dont l’Espagne, la Norvège ou l’Irlande – ont franchi le pas ces dernières années, la France reste en retrait. Un décalage difficile à justifier pour les signataires. « Nous avons longtemps été une voix respectée sur la scène internationale. Si nous voulons redevenir crédibles, nous devons rester fidèles au droit », a plaidé Marine Tondelier.
Le 13 juin, Emmanuel Macron annonçait le report de la conférence internationale à l’ONU sur la solution à deux États, Israël et Palestine. « J’ai dit ma détermination à reconnaître l’État de Palestine, elle est entière, et c’est une décision souveraine », a-t-il tout de même affirmé, sans donner d’échéance.
Fabien Roussel a réitéré l’urgence de cette reconnaissance : « L’annulation de cette conférence ne peut être un prétexte pour reculer encore », « La France doit reconnaître l’État de Palestine maintenant, et sans condition. »
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