Politique
Budget 2026 : Sébastien Lecornu annonce un gel des dépenses qui dépendent de Matignon
Le Premier ministre annonce une stabilité des moyens de fonctionnement pour les administrations et services placés sous la responsabilité de Matignon.
Le
Par Henri Clavier
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Si le budget vient d’être adopté au Sénat, la suite du parcours du projet de loi de finances s’avère périlleuse. Malgré les concessions obtenues par les socialistes auprès du Premier ministre, la copie du Sénat ne convient pas à la gauche et le contenu du texte issu de la commission mixte paritaire, qui se tiendra à partir du 30 janvier, reste incertain. Les sénateurs sont revenus sur la promesse de François Bayrou de ne pas supprimer 4 000 postes dans l’éducation nationale.
« La gauche n’est pas satisfaite et encore moins les écologistes », estime Guillaume Gontard, président du groupe écologiste au Sénat qui qualifie le budget de « totalement austéritaire ». Dans une Assemblée nationale fragmentée, le RN fait durer le suspense sur sa position sur le budget et une éventuelle censure du gouvernement. « On va voir si oui ou non le gouvernement tient compte de nos exigences », prévient le député et porte-parole du RN des Vosges, Gaëtan Dussausaye.
Rare point de convergence entre les deux parlementaires, le rejet des équilibres proposés par le gouvernement pour ramener le déficit public à hauteur de 5,4 % du PIB. « Le message qui est envoyé est dramatique, ce n’est pas un coup de rabot, on y est allé à la hache », déplore Guillaume Gontard qui évoque notamment un « déni total de la question climatique » suite à la baisse des crédits d’un milliard sur le budget de l’écologie. Pour le porte-parole du RN, il s’agit d’un « budget de punition sociale » qui va « faire payer la France du travail, faire payer les Français les plus honnêtes ». En matière de réduction du déficit public, Gaëtan Dussausaye privilégie la réduction des crédits affectés à l’aide médicale d’Etat ou à la prise en charge des mineurs non accompagnés. Le parti de Marine Le Pen souhaite également s’attaquer à « la multiplication des structures publiques », notamment les agences et opérateurs de l’Etat.
Néanmoins, la position du RN reste floue sur certains points proposés par le gouvernement. Si le gouvernement a renoncé à l’allongement du délai de carence dans la fonction publique, la baisse de 10 % de l’indemnisation des fonctionnaires durant les arrêts maladies de moins de trois mois a été maintenue. « La seule chose que nous n’accepterons pas c’est que tout effort demandé aux fonctionnaires ne permette pas de l’autre côté de leur rendre du pouvoir d’achat », affirme Gaëtan Dussausaye qui plaide pour une meilleure rémunération des heures supplémentaires pour les agents publics.
Malgré les critiques formulées par le RN, Gaëtan Dussausaye écarte l’idée d’une censure d’office en cas d’utilisation du 49-3 par François Bayrou. « Il n’y a pas de majorité à l’Assemblée nationale et donc très peu d’alternatives pour le gouvernement de faire autrement que de passer par un 49-3 », reconnaît Gaëtan Dussausaye. A l’inverse, Guillaume Gontard fustige le recours probable au 49-3 pour faire adopter le budget et y voit un échec des tentatives de négociations avec le gouvernement. « Le fait qu’on utilise encore le 49-3 ça montre que l’on n’a rien compris », s’agace le chef des écologistes au Sénat. « S’il y a quelqu’un d’inflexible c’est François Bayrou, son gouvernement et sa méthode, les écologistes ont participé à l’ensemble des discussions », continue Guillaume Gontard, sceptique sur l’issue de la commission mixte paritaire.
Par ailleurs, même si le PS a renoncé à voter la motion de censure à l’issue de la déclaration de politique générale de François Bayrou, Guillaume Gontard veut croire à la poursuite de l’alliance entre les partis de gauche au sein du Nouveau front populaire. « Je ne pense absolument pas que ce soit la fin du NFP, qui est un projet, un programme très précis. Le PS, avec sa méthode, appuie sur cette ligne-là », juge le sénateur écologiste, prenant le renoncement du gouvernement à la suppression de postes dans l’éducation nationale comme exemple.
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