Conflit israélo-palestinien : Il y a une « élimination pure et simple de la population de la zone de Gaza », affirme Jean-Louis Bourlanges

Invité de la matinale de Public Sénat, l’ancien président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale a analysé la stratégie politique et militaire de Benyamin Netanyahou dans la bande de Gaza. Si Jean-Louis Bourlanges refuse de parler de génocide, il a dénoncé « l’élimination physique de la population de Gaza », et ce par « un instrument terrifiant, qui est la famine ».
Clarisse Guibert

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Sur le plateau de Public Sénat, l’ancien président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale a dénoncé la méthode de Benjamin Netanyahou dans la Bande de Gaza depuis l’attaque du 7 octobre.

Aujourd’hui, l’objectif de guerre du Premier ministre israélien est « évident » : il s’agit de « l’élimination pure et simple de la population de la zone de Gaza », a-t-il affirmé, et ce avec une méthode identifiée par Jean-Louis Bourlanges, « un instrument terrifiant, qui est la famine ». Depuis l’attaque du Hamas en 2023, qui a tué au moins 1 200 Israéliens, plus de 55 000 Gazaouis ont trouvé la mort, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.

Mais l’ancien président de la commission des Affaires étrangères refuse d’utiliser le terme de « génocide ». Selon lui, « dès qu’on se précipite sur des références historiques, tout le monde se met à avoir une querelle rhétorique, or la véritable querelle c’est, qu’est-ce qu’on fait de 2,5 millions de personnes, est-ce qu’on les laisse mourir ? », en référence à la population à Gaza. Hier, 20 personnes auraient été tuées près de l’aide humanitaire à Gaza, toujours selon le ministère de la Santé du Hamas.

« Nous sommes en désaccord très profond avec la conduite de la guerre à Gaza », affirme Jean-Louis Bourlanges

Interrogé sur la position de la France, Jean-Louis Bourlanges s’est montré très ferme : « Nous sommes en désaccord très profond avec les stratégies offensives d’Israël », notamment dans la bande de Gaza. L’ancien président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale fustige non seulement la méthode, « qui consiste à attaquer massivement les populations civiles », mais également l’objectif politique, « dont on ne voit pas qu’il puisse être autre chose que l’évacuation pure et simple de la zone ».

Lors de la grande émission de TF1 consacrée au « défis de la France », le 13 mai dernier, le chef de l’Etat avait jugé l’action de Benyamin Netanyahou de « drame humanitaire inacceptable ». « C’est une honte », avait-il ajouté.

Après les attaques israéliennes en Iran, le président de la République a annoncé le report de la conférence onusienne sur l’Etat de Palestine, où la question de sa reconnaissance par la France devait être posée. Emmanuel Macron a précisé qu’elle sera réorganisée « au plus vite ».

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Conflit israélo-palestinien : Il y a une « élimination pure et simple de la population de la zone de Gaza », affirme Jean-Louis Bourlanges
3min

International

Reconnaissance de l’Etat de Palestine par la France : « C’est une faute politique, morale et sécuritaire » estime Christophe Gomart

Le 22 septembre dernier, Emmanuel Macron reconnaissait officiellement au nom de la France, l’Etat de Palestine. A l’instar de l’hexagone, ce ne sont pas moins de 16 pays européens qui ont fait ce choix. Un acte diplomatique qui relève de l’évidence, quand d’autres considèrent qu’il ne fait qu’aggraver la situation au Moyen-Orient. Un sujet brûlant débattu par les invités de l’émission Ici l’Europe, diffusée sur France 24, LCP et Public Sénat (tous les samedis à 16h30).

Le

Symbolic photo: Denmark: Another drone alert over several airports.
4min

International

Incursions russes : l’Europe planche sur un mur « anti-drones »

C’est une priorité. Au lendemain d’un nouveau survol de drones non identifiés au-dessus d’un aéroport danois, plusieurs pays de l’Union européenne se réunissent en urgence pour se doter d’un « mur anti-drones ». Quelle forme prendra-t-il ? Eléments de réponse.

Le