Luc Ferry : « L’écologie, a pris la place du communisme défunt »
Et si le monde n’allait pas si mal. A rebours des thèses défendues par certains candidats à l’élection présidentielle ou acteurs du débat public volontiers catastrophistes, l’ancien ministre de l’Education Nationale Luc Ferry défend l’idée de progrès. Au micro de Rebecca Fitoussi dans l’émission « un monde, un regard » le philosophe, qui a enseigné au début de carrière en banlieue parisienne, reste persuadé que l’époque offre à la jeune génération un monde propice à l’émancipation et regrette au passage l’effondrement des idéologies politiques au profit de l’écologie politique décrite comme une nouvelle religion.

Luc Ferry : « L’écologie, a pris la place du communisme défunt »

Et si le monde n’allait pas si mal. A rebours des thèses défendues par certains candidats à l’élection présidentielle ou acteurs du débat public volontiers catastrophistes, l’ancien ministre de l’Education Nationale Luc Ferry défend l’idée de progrès. Au micro de Rebecca Fitoussi dans l’émission « un monde, un regard » le philosophe, qui a enseigné au début de carrière en banlieue parisienne, reste persuadé que l’époque offre à la jeune génération un monde propice à l’émancipation et regrette au passage l’effondrement des idéologies politiques au profit de l’écologie politique décrite comme une nouvelle religion.
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Nostalgique ? Luc Ferry ne l’est assurément pas. Pour le philosophe, et ancien ministre de l’Education Nationale de Jacques Chirac le monde d’aujourd’hui est assurément plus paisible et prospère que par le passé : « Il faut arrêter de déconner. Il faut arrêter de dire aux enfants que tout va mal, alors que le monde va un milliard de fois mieux qu’avant. »

Les déclinistes en ligne de mire

Un débat qu’il est prêt à entamer avec ceux qui aujourd’hui défendent un retour au passé comme « Michel Onfray, Alain Finkielkraut, ou Éric Zemmour » : « Ces gens qui parlent de décadence, mais ils veulent revenir où ? Années 1970, années 1960. La révolution culturelle chinoise, c’est 70 millions de morts. Au cœur de l’Europe, Franco est encore vivant. Les colonels grecs, c’est un régime fasciste. Le Portugal, la révolution des œillets n’est pas faite. Vous allez en Amérique latine, c’est l’abomination de la désolation. Videla, Pinochet… Moi, je vais faire mes études en Allemagne, je vais à Berlin, c’est l’horreur absolue. C’est le KGB. Les pays de l’Est, la Russie, la Chine, n’en parlons pas… Vous revenez aux années 1930. Hitler et Staline se partagent le monde. La Deuxième guerre mondiale va faire 65 millions de morts. Vous revenez à la guerre de 1914 ? 20 millions de morts, des gamins de 17 ans un peu plus compliqués que ceux d’aujourd’hui. […] »

L’écologie a pris la place du communisme

Pour l’enseignant la disparition des idéologies a servi de creuset à la montée en puissance de l’écologie politique. Une écologie décrite comme une religion : « la religion verte, que l’écologie à tort ou à raison, a pris la place du communisme défunt. Le communisme dans les années 1950-1960, est monté, dans certaines élections jusqu’à 30 %. Dans ma jeunesse, en gros, ça représentait 25 % de l’électorat français. Il est à 2 % aujourd’hui. »

Et le philosophe de regretter, l’effondrement des grandes visions du monde : « Il y avait des grandes traditions libérales : Tocqueville, Constant, Guizot… Il y avait des grandes traditions socialistes et communistes. Marx, ce n’est pas rien. Jaurès, ce n’est pas rien. Ce sont des grands intellectuels. Mais là, il n’y a plus rien. Et donc la religion verte a pris la place. »

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