Le Sénat veut réguler l’utilisation des écrans pour les tout-petits
La sénatrice centriste, Catherine Morin-Desailly, porte une proposition de loi prévoyant, notamment, la mise en place d’une campagne de sensibilisation nationale sur l’exposition des enfants aux écrans.

Le Sénat veut réguler l’utilisation des écrans pour les tout-petits

La sénatrice centriste, Catherine Morin-Desailly, porte une proposition de loi prévoyant, notamment, la mise en place d’une campagne de sensibilisation nationale sur l’exposition des enfants aux écrans.
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

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Smartphones, tablettes, ordinateurs, télévisions. L’omniprésence des écrans dans notre quotidien inquiète les professionnels de la petite enfance qui accueillent de plus en plus d’enfants souffrant de « troubles sévères du comportement ». Des troubles attribués à la surexposition aux écrans. L’inquiétude est partagée par les sénateurs qui ont déposé une proposition de loi pour endiguer le phénomène.

Écrans : pas avant trois ans

Le texte porté par la présidente de la commission de la Culture, de l'éducation et de la communication, Catherine Morin-Desailly, prévoit la mise en place d’une campagne nationale de sensibilisation et l’obligation pour les fabricants d’indiquer sur l’emballage des outils numériques que leur utilisation peut nuire au développement psychomoteur des enfants de moins de trois ans.  

Serge Tisseron, psychiatre et auteur de « 3-6-9-12 Apprivoiser les écrans et grandir », se réjouit de l’initiative car comme il le rappelle « l’enfant, avant trois ans, a absolument besoin de développer ses compétences à la fois dans le domaine de la motricité, de l’attention, de la relation à un humain et puis enfin dans le domaine du langage. » L’exposition aux écrans détourne l’enfant de cet apprentissage et peut donc entraîner des troubles psychomoteurs. « Un problème de santé publique » qu’il est temps de prendre en compte, estime Catherine Morin-Desailly.

«L’idée n’est pas de diaboliser ou de culpabiliser mais d’informer les parents»

Auditionné par la commission de la culture, de l’éducation et de la communication ce mercredi, Serge Tisseron met dans le même temps en garde contre les discours catastrophistes qui fleurissent sur le sujet : « Parler d’addiction, parler de toxicité, parler d’écrans susceptibles de favoriser l’autisme, toutes ces choses-là relèvent de la pure fantaisie. »

« L’idée n’est pas de diaboliser ou de culpabiliser mais d’informer les parents, de les sensibiliser (…) et de responsabiliser les fabricants », précise Catherine Morin-Desailly. Il ne s’agit donc pas de « couper les enfants de la réalité mais d’encadrer leurs usages des écrans ». La campagne nationale de sensibilisation aura pour mission de diffuser la règle des « 3-6-9-12 » développée par Serge Tisseron : pas d’écrans avant 3 ans, pas de console de jeux portable avant 6 ans, pas d’Internet avant 9 ans et une utilisation sous surveillance d’Internet à partir de 12 ans.

Cette proposition de loi qui s’inscrit dans le rapport plus global - prendre en main notre destin numérique : l’urgence de la formation - sera débattue au Sénat le 20 novembre prochain.

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