Boris Cyrulnik : « Pourquoi sommes-nous prêts à céder notre liberté aux dictateurs ? »
Trump, Bolsonaro, Orban, Johnson… Et si le phénomène mondial d’adhésion au populisme trouvait en partie sa cause dans les tréfonds de la petite enfance ? C’est en tout cas la thèse défendue par le pédopsychiatre Boris Cyrulnik au micro de Rebecca Fitoussi dans l’émission « Un monde, un regard ». Une période de l’enfance où se joue aussi notre capacité de résilience.

Boris Cyrulnik : « Pourquoi sommes-nous prêts à céder notre liberté aux dictateurs ? »

Trump, Bolsonaro, Orban, Johnson… Et si le phénomène mondial d’adhésion au populisme trouvait en partie sa cause dans les tréfonds de la petite enfance ? C’est en tout cas la thèse défendue par le pédopsychiatre Boris Cyrulnik au micro de Rebecca Fitoussi dans l’émission « Un monde, un regard ». Une période de l’enfance où se joue aussi notre capacité de résilience.
Public Sénat

Par Pierre Bonte-Joseph

Temps de lecture :

2 min

Publié le

S’il a décidé de consacrer sa vie à l’analyse des mécanismes de la pensée, ce n’est pas un hasard. Enfant juif caché pendant la seconde guerre mondiale, avant d’être dénoncé, Boris Cyrulnik a toujours voulu comprendre les mécanismes de la barbarie, de la violence et de l’abandon de liberté consenti.

Comment expliquer cette tendance à voir des hommes politiques forts être plébiscités par les électeurs ? Pour le pédopsychiatre Boris Cyrulnik pas de doute, le phénomène d’adhésion aux populistes correspond à une disposition d’esprit bien particulière. Pour lui, il faut distinguer deux cas de figure : « ceux qui pendant la petite enfance, au cours des mille premiers jours -avant la parole -ont acquis une estime d’eux-mêmes » et qui acceptent le doute, la remise en question, ce qui les empêche de se soumettre à l’esprit totalitaire ; et les autres « qui ont acquis un attachement insécure. Ils ont peur de tout, ils n’ont pas confiance en eux. »

Pour le médecin, ces derniers sont prêts à donner « le pouvoir à quelqu’un qui les sécurise ». A commencer par leur mère « qui est celle qui nous sécurise le plus ; ou les jeunes pères qui se mettent maintenant à jouer un rôle de pères sécurisants. » Avant d’ajouter « ceux-là quand ils sont en désespoir, ils sont capables de donner tout le pouvoir à un dictateur qui les escroque et là on est dans les récits totalitaires. »

Revoir l’intégralité de l’émission en replay

 

Partager cet article

Dans la même thématique

France Protests
6min

Société

Mobilisation du 18 septembre : l’intersyndicale, clé d’un véritable retour en force des syndicats ? 

Plusieurs centaines de milliers de personnes – plus d’un million de personnes selon la CGT – ont défilé ce jeudi 18 septembre partout en France contre les mesures budgétaires présentées par le précédent gouvernement de François Bayrou. Une mobilisation massive à l’appel de l’intersyndicale, de nouveau réunie deux ans et demi après la contestation de la réforme des retraites, mais qui s’était soldée par un échec des revendications. Parmi les salariés, « il y a une demande d’unité syndicale », souligne Dominique Andolfatto, universitaire spécialiste du syndicalisme.

Le