Covid-19 : Une prise en charge de l’assurance maladie modulée selon son statut vaccinal ? l’Allemagne y réfléchit.
Face au variant Omicron, le parlement français débat en ce moment même de la mise en place d’un passe vaccinal. Mais comment cela se passe chez nos voisins européens ? Ont-ils adopté la même stratégie ? Cette semaine, Ici l’Europe scrute les réponses apportées à la pandémie dans les autres Etats membres de l’Union européenne.

Covid-19 : Une prise en charge de l’assurance maladie modulée selon son statut vaccinal ? l’Allemagne y réfléchit.

Face au variant Omicron, le parlement français débat en ce moment même de la mise en place d’un passe vaccinal. Mais comment cela se passe chez nos voisins européens ? Ont-ils adopté la même stratégie ? Cette semaine, Ici l’Europe scrute les réponses apportées à la pandémie dans les autres Etats membres de l’Union européenne.
Public Sénat

Par Marie Brémeau

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Au moment où la France réfléchit à instaurer le passe vaccinal, d’autres pays ont déjà été plus loin à commencer par l’Autriche qui sera dès le mois de février l’un des premiers états européens à rendre la vaccination obligatoire pour toute sa population adulte, ou l’Italie qui vient de le décider pour les citoyens de plus de 50 ans.

Outre-Rhin, aussi la mesure fait débat, et le nouveau chancelier Olaf Scholz s’y est déclaré favorable. L’enjeu est d’ailleurs de taille en Allemagne où la couverture vaccinale contre le covid-19 reste relativement faible par rapport aux autres pays d’Europe occidentale avec 71,3 % de sa population pleinement vaccinée. « Moi, je suis pour la vaccination obligatoire », affirme sans ambages l’eurodéputé les Verts, Daniel Freund, « Et pas juste pour se protéger soi-même, mais pour faire en sorte que les hôpitaux puissent continuer à travailler, qu’ils ne soient pas débordés ».
 

En Allemagne, les non-vaccinés bientôt touchés au portefeuille ?
 

L’élu écologiste veut même aller plus loin contre les récalcitrants à la vaccination. « Les gens qui ne sont pas vaccinés et qui arrivent dans les services de soins intensifs des hôpitaux, cela coûte énormément d’argent. Ça coûte jusqu’à 33 000 euros par patient. » Dans le débat public allemand, la question de la prise en charge financière est donc soulevée. « Est-ce qu’ils ne devraient pas payer une contribution plus importante à l’assurance maladie. Car c’est un choix personnel qu’ils ont fait ne de ne pas se faire vacciner. Ils ont plus de risques d’arriver dans les hôpitaux et de coûter énormément d’argent à nous tous. »

Le civisme espagnol

En Espagne, pas besoin « d’emmerder » les non-vaccinés. Le pays, traumatisé par la violence de la première vague au printemps 2020, est un champion de la vaccination. Plus de 90 % des plus de 12 ans, présentent un schéma vaccinal complet. « En Espagne, on a une culture pro vaccin depuis toujours et pas seulement contre le covid-19, mais aussi le tétanos et pour les autres maladies. Il n’y a pas de résistance c’est considéré comme normal », raconte l’eurodéputé socialiste Javier Moreno Sanchez. D’ailleurs jusqu’à présent, le pays résiste plutôt bien à la déferlante Omicron, alors que moins de 20 % des lits de soins intensifs sont aujourd’hui occupés par des malades du covid-19. « Ce qu’on a compris en Espagne, ce qui fait que ça marche assez bien, c’est que ce n’est pas seulement un effort des dirigeants politiques mais c’est un effort collectif. Il y a beaucoup de civisme. Par exemple, au mois de décembre, le masque n’était pas obligatoire dans la rue à Madrid et pourtant moi qui y était, j’ai vu 90 % des personnes porter le masque. Les gestes barrières et la vaccination sont le chemin à suivre pour surmonter cette pandémie. » Et alors que la vaccination des enfants n‘est pas obligatoire, un quart des 5-12 ans a déjà reçu sa première dose. Le gouvernement de Pedro Sanchez espère atteindre les 70 % d’ici le début du mois de février.

Voir l’émission dans son intégralité en replay : https://www.publicsenat.fr/emission/ici-l-europe

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