Politique
Budget 2026 : Sébastien Lecornu annonce un gel des dépenses qui dépendent de Matignon
Le Premier ministre annonce une stabilité des moyens de fonctionnement pour les administrations et services placés sous la responsabilité de Matignon.
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Par Public Sénat
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L’UDI continue de naviguer à vue, à moins de 5 mois de la prochaine présidentielle. Entre la tentation (avortée) d’une scission qui a traversé l’esprit d’Hervé Morin et les appels du pied du camp Macron, le parti centriste peine à trouver sa place d’allié naturel mais pas indéfectible de la droite. Jeudi, plusieurs personnalités ont ainsi rejoint le vaste organigramme de François Fillon : le président Jean-Christophe Lagarde, évidemment, mais aussi Yves Jégo, Valérie Létard (sénatrice du Nord) ou encore Hervé Marseille (sénateur des Hauts-de-Seine). En tout, ce sont 9 élus UDI qui intègrent l’équipe de campagne. L’annonce semble avoir pris de court la sénatrice UDI de Paris, Chantal Jouanno, qui a fait part de son « étonnement » sur Twitter après ces ralliements.
Invitée ce vendredi matin sur Territoires d’infos, sur Public Sénat et Sud radio, elle a d’ailleurs réitéré ses propos. « J’étais aussi étonnée que vous hier soir, je n’étais pas très contente d’ailleurs, loin de là » précise celle qui avait soutenu Nathalie Kosciusko-Morizet, puis Alain Juppé à la primaire de la droite. « Je ne voudrais pas que les gens qui nous suivent pensent que la messe est dite, et que nous suivons d’un bloc l’ensemble du projet de François Fillon alors qu’il y a des débats ouverts. »
« Je comprends qu’elle soit étonnée » admet du bout des lèvres sa collègue, la sénatrice UDI de l’Orne Nathalie Goulet. « Mais si nous voulons impacter sur un projet, le mieux est d’y participer » affirme-t-elle. « De toute façon, on avait dit en bureau politique que nous soutiendrons François Fillon. »
Même son de cloche pour le filloniste Hervé Maurey, sénateur de l’Eure. « Je peux comprendre sa réaction, tout cela n’est pas très cohérent » explique ce proche d’Hervé Morin. En creux, ce sont surtout les errements de la direction qui semblent visés. « Quand on est UDI, on commence à être habitué au changement de pieds » tance le sénateur, évitant soigneusement de nommer sa cible, Jean-Christophe Lagarde.
Reste que le parti soutenait Alain Juppé et doit désormais renégocier un accord pour les législatives qui arrivent. « Pour peser, il faut des troupes » résume Nathalie Goulet qui estime que la négociation se fera davantage dans « les trous énormes du programme de François Fillon, notamment concernant la lutte contre la fraude fiscale. » Pour l’autre sénateur UDI de Paris, Yves Pozzo di Borgo, les ralliements sont ainsi « logiques et conformes à la décision collective car nous avons fait une série de remarques qui ont été écoutées. »
Comme avant chaque élection présidentielle, l’UDI peine donc à trouver une ligne indépendante sans jamais entrer dans l’opposition. « Nous ne voulons pas être les Cécile Duflot de François Fillon » lâche Hervé Maurey. Encore faudra-t-il trouver la bonne recette. Au centre, les mois qui viennent s’annoncent compliqués.