Politique
Budget 2026 : Sébastien Lecornu annonce un gel des dépenses qui dépendent de Matignon
Le Premier ministre annonce une stabilité des moyens de fonctionnement pour les administrations et services placés sous la responsabilité de Matignon.
Le
Par Romain David
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Une fois de plus, l’immigration s’est imposée comme l’un des thèmes centraux du débat - le troisième - qui a opposé les cinq candidats à l’investiture LR pour la présidentielle dimanche soir. Chacun y allant de sa proposition pour limiter l’arrivée d’étrangers dans le pays : du « passeport républicain » défendu par Xavier Bertrand au droit du sang pour lequel milite d’Éric Ciotti, en passant par le système de quotas voulu par Valérie Pécresse, ou encore le « moratoire » de Michel Barnier. Déjà samedi, dans les colonnes du Parisien, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dénonçait « l’obsession immigrationniste » de son ancienne famille politique, estimant que Les Républicains « singent Zemmour où Le Pen ».
« Gérald Darmanin monte un peu le ton, il était lui-même Républicain il n’y a pas si longtemps, il est ministre de l’Intérieur, il faut qu’il rétablisse l’ordre… déjà dans sa propre pensée ! », a ironisé lundi au micro de « Bonjour chez vous », sur Public Sénat, le député LR Éric Woerth. L’ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy affiche toutefois une position plus mesurée que celle des candidats à l’investiture de son parti sur ce sujet. « Il y a un niveau d’immigration plus élevé qu’il y a dix ans, mais pas énormément plus élevé. La question c’est celle de l’intégration ou de l’assimilation », estime-t-il. « Toutes les politiques publiques doivent en découler comme les politiques européennes. Il ne peut pas y avoir de politiques migratoires différentes entre les États. »
« Il faut une immigration en France. C’est absolument nécessaire, il n’y a pas de moratoire possible », assure Éric Woerth. « Mais il faut une volonté absolue de contrôler cette immigration », assure celui qui est également président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Il tient ainsi à tordre le cou à la théorie complotiste du grand remplacement, souvent évoquée à l’extrême droite de l’échiquier politique, notamment par le polémiste Éric Zemmour et Marion Maréchal. Mais qui fait aussi des émules à la droite de la droite, puisqu’Éric Ciotti a indiqué à plusieurs reprises au cours des dernières semaines y adhérer. « Le grand remplacement, ce sera celui de Le Pen par Zemmour ! », tacle Éric Woerth. « Il n’y a pas de grand remplacement, tout le monde peut venir sur des plateaux de télévision et amener des chiffres faux », s’agace-t-il.
Également interrogé sur le candidat qui aura sa préférence lors du vote des militants LR les 2 et 4 décembre, Éric Woerth avoue n’avoir pas encore fait son choix. « Je trouve que personne n’émerge vraiment, ils sont tous bons », balaye-t-il. Avec un regret toutefois : « On ressasse les mêmes idées qu’en 2007 et 2012. On est toujours sur les mêmes sujets », relève-t-il, en pointant l’importance accordée aux thématiques régaliennes.
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