Politique
Budget 2026 : Sébastien Lecornu annonce un gel des dépenses qui dépendent de Matignon
Le Premier ministre annonce une stabilité des moyens de fonctionnement pour les administrations et services placés sous la responsabilité de Matignon.
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Par Théodore Azouze
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La condamnation de Marine Le Pen a-t-elle eu des conséquences dans les sondages ? Seulement en partie, selon le dernier pointage du baromètre Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale, et publié ce mardi 29 avril. La peine infligée à l’ex-candidate à la présidentielle en première instance – 5 ans d’inéligibilité avec exécution provisoire et 4 ans de prison dont 2 ferme aménageables – dans l’affaire des assistants parlementaires des eurodéputés FN a été fermement dénoncée par les cadres du parti. « C’est la démocratie française qui est exécutée », a notamment fustigé Jordan Bardella après cette sanction.
Mais d’après notre dernier sondage, l’événement n’a pas modifié sa performance en termes d’intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle. La députée du Pas-de-Calais serait ainsi créditée de 32% des voix si le scrutin devait avoir lieu demain. Loin devant Edouard Philippe, qui, selon ces résultats, atteindrait le second tour avec seulement 20,5% des voix. « La condamnation de Marine Le Pen ne change strictement rien à l’avance considérable du RN au premier tour de la présidentielle mesurée depuis des mois dans tous les sondages », décrypte ainsi Gaël Sliman, président d’Odoxa. Jean-Luc Mélenchon (12%), Raphaël Glucksmann (11,5%) et Bruno Retailleau (10%) complètent ce duo de tête.
Autre enseignement intéressant : Jordan Bardella, qui s’est officiellement positionné dimanche comme le plan B du RN si Marine Le Pen « était empêchée » de se présenter, arriverait lui aussi largement en tête du premier tour. Toujours d’après le baromètre Odoxa, le président du Rassemblement national récolterait un score similaire, avec 31,5% des intentions de vote. Là encore, Edouard Philippe se placerait en seconde position avec 20% des suffrages exprimés, suivi par le même trio que dans l’hypothèse Marine Le Pen : Jean-Luc Mélenchon et Raphaël Glucksmann (tous deux à 12%), puis Bruno Retailleau (9,5%).
Les ennuis judiciaires de Marine Le Pen paraissent plutôt avoir une répercussion sur les résultats du RN au second tour. La cheffe de file des députés RN, tout comme Jordan Bardella, sont donnés perdants face à Edouard Philippe sur le même score : 46% des intentions de vote pour chacun d’eux, contre 54% pour le maire du Havre. « C’est indubitablement un effet de la sanction judiciaire prise contre l’ex-candidate RN et aussi contre son parti : si cela n’affecte pas leur popularité ni leur socle électoral de premier tour, cette sanction limite aujourd’hui leurs possibilités de récupérer de nouveaux électeurs au second tour », analyse Gaël Sliman. Cette conclusion peut aussi être tirée à la lumière des résultats des études d’opinion il y a un an : le sondage Ifop du 18 avril 2024 donnait ainsi Marine Le Pen gagnante face à Edouard Philippe (51% contre 49%).
Preuve que les dynamiques sont mouvantes, le palmarès de l’adhésion a connu un changement majeur dans ce baromètre du mois d’avril. Tandis qu’Edouard Philippe avait déjà été dépassé en tête du classement par Marine Le Pen au mois de mars, c’est cette fois Jordan Bardella qui parvient à la première place, avec 37% d’adhésion (+ 2 points supplémentaires sur un mois). La cheffe de file des députés RN suit à la seconde position, recueillant 36% d’adhésion, au même niveau qu’Edouard Philippe. Dépassé pour la seconde fois de suite par une figure du RN, le président d’Horizons, candidat déclaré au scrutin présidentiel, avait monopolisé la première place pendant plus de quatre ans, entre septembre 2020 et février 2025.
Méthodologie
L’enquête a été réalisée les 23 et 24 avril 2025, sur Internet, auprès d’un échantillon de 1005 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Chaque sondage présente une incertitude statistique que l’on appelle marge d’erreur. La marge d’erreur dépend de la taille de l’échantillon ainsi que du pourcentage observé. Par exemple, dans un échantillon de 1 000 personnes, si le pourcentage observé est de 20 % ou de 80 %, la marge d’erreur est égale à 2,5 points : le pourcentage réel est donc compris dans un intervalle entre 17,5 % et 22,5 %, ou entre 77,5 % et 82,5 %. Dans le cas de ce baromètre, les marges d’erreur des intentions de vote s’établissent selon le score visé, entre plus ou moins 1,8 et 4,1 points.
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