Politique
Budget 2026 : Sébastien Lecornu annonce un gel des dépenses qui dépendent de Matignon
Le Premier ministre annonce une stabilité des moyens de fonctionnement pour les administrations et services placés sous la responsabilité de Matignon.
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Par Public Sénat
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La cote de popularité du Premier ministre s’écroule. Seulement 26 % des Français estiment que François Bayrou est un bon chef de gouvernement, soit une chute de 4 points en un mois seulement, selon le dernier pointage du baromètre politique d’Odoxa, réalisé par Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale*. Le Palois, qui était déjà à 68 % d’opinions négatives six semaines après sa nomination, voit ce taux grimper à 72 %. Il frise ainsi le record d’impopularité atteint ces dernières années par Manuel Valls, tombé à 24 % d’opinions favorables après l’adoption de la loi Travail par 49.3 à l’été 2016. « Jamais aucun chef de gouvernement n’avait enregistré un niveau aussi bas deux mois après sa nomination », relève Céline Bracq, Directrice Générale d’Odoxa.
Secoué depuis plusieurs semaines par la polémique, François Bayrou est accusé d’avoir été informé des accusations de violences sexuelles qui visent plusieurs responsables de Notre-Dame de Bétharram, établissement catholique du Béarn où son épouse a enseigné le catéchisme et où plusieurs de ses enfants ont été scolarisés dans les années 1990. « Sans surprise, les termes les plus associés à François Bayrou sur les réseaux sociaux sont ‘affaire Bétharram’ (3,7 % du total), ‘submersion migratoire’ (3,6 %), ‘agressions sexuelles’ (3,3 %) et ‘violences sexuelles’ (2,7 %) », indique cette enquête.
Dans le détail, la cote de popularité de François Bayrou s’écroule à gauche, notamment chez les sympathisants socialistes, où il perd 7 points, alors qu’il s’est appuyé sur le PS pour échapper à une censure sur le budget. Mais c’est au sein de son propre camp, chez les sympathisants Renaissance, qu’il enregistre la plus forte baisse, à 64 %, soit 9 points de moins en un mois. En revanche, il reste stable chez les LR, avec une cote de popularité à 45 %.
Le Premier ministre arrive toutefois en huitième position dans le palmarès des personnalités politiques préférées des Français sur 27 noms testés. Ce classement reste largement dominé par l’ancien Premier ministre Edouard Philippe (36 % d’adhésion), suivi du président du Rassemblement national, Jordan Bardella (34 % d’adhésion), et de la cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen (33 % d’adhésion).
Notons que la cote de popularité du président de la République reste au plus bas : avec seulement 25 % d’opinions favorables (-1 point). « Emmanuel Macron n’en finit plus de payer dans l’opinion sa dissolution ratée », note Céline Bracq. « Il se rapproche dangereusement de son propre record d’impopularité (23 % en novembre) et frôle celui de François Hollande, dont la cote s’était effondrée à partir de la fin de l’année 2015. Les trois quarts des Français (75 %) considèrent désormais qu’il est un mauvais président. »
Au sein du gouvernement, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau continue d’être porté par la vague sondagière. Le désormais candidat à la présidence des Républicains conserve la cinquième place dans le palmarès des personnalités politiques préférées des Français, mais avec une cote d’adhésion qui bondit à 32 % (+5 points). Il devance ainsi de 20 places son concurrent Laurent Wauquiez, qui s’effondre à seulement 14 % (-3 points), antépénultième de ce classement devant deux autres personnalités de droite, Gérard Larcher et David Lisnard.
Sans surprise, c’est chez les sympathisants de droite et du centre que le Vendéen est le plus populaire, avec un niveau d’adhésion à 62 %, juste derrière Edouard Philippe (71 %) et Gabriel Attal (68 %). Chez les seuls LR, son taux d’adhésion atteint les 80 %, soit une percée de 19 points en un mois. Notons aussi sa forte performance au sein des sympathisants du RN, qui le placent en quatrième position, à 43 % d’adhésion, devancé de loin toutefois par Marine Le Pen (95 %), Jordan Bardella (89 %) et Marion Maréchal (71 %).
« Bruno Retailleau bénéficie de son image d’homme de rigueur et de son ancrage conservateur. Son récent discours sur l’identité nationale et son appel à une ligne plus dure au sein de LR, dans le cadre de sa campagne pour la présidence du parti, lui permettent de gagner en crédibilité auprès de ses soutiens naturels », explique Céline Bracq. « En revanche, son concurrent Laurent Wauquiez, pourtant longtemps présenté par les médias comme le leader naturel de la droite pour 2027, n’a jamais vraiment décollé en termes d’opinion et se retrouve même désormais en nette perte de vitesse. Il est par ailleurs beaucoup plus rejeté que Retailleau (44 % de rejet, soit 11 points de plus que le locataire de Beauvau). Son silence prolongé sur la scène nationale et sa gestion controversée des fonds publics de sa région le handicapent clairement », ajoute la directrice générale d’Odoxa.
L’enquête a été réalisée les 19 et 20 février 2025, sur Internet, auprès d’un échantillon de 1 005 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Chaque sondage présente une incertitude statistique que l’on appelle marge d’erreur. La marge d’erreur dépend de la taille de l’échantillon ainsi que du pourcentage observé. Par exemple, dans un échantillon de 1 000 personnes, si le pourcentage observé est de 20 % ou de 80 %, la marge d’erreur est égale à 2,5 points : le pourcentage réel est donc compris dans un intervalle entre 17,5 % et 22,5 %, ou entre 77,5 % et 82,5 %.
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