Politique
Budget 2026 : Sébastien Lecornu annonce un gel des dépenses qui dépendent de Matignon
Le Premier ministre annonce une stabilité des moyens de fonctionnement pour les administrations et services placés sous la responsabilité de Matignon.
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Par Public Sénat
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La crise politique déclenchée par la dissolution va-t-elle entraîner nos institutions dans son sillage. 56 % des Français se disent désormais favorables à la mise en place d’une VIe République, selon le dernier pointage du baromètre politique d’Odoxa, réalisé par Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale*, soit une progression de 7 points par rapport à février 2023. De manière globale, 85 % des personnes interrogées dans cette enquête se prononcent pour une transformation des institutions politiques françaises, dont 47 % pour une « réforme profonde ». Ils ne sont que 14 % à vouloir les « maintenir en état ».
Ce sont les électeurs du Rassemblement national qui sont les plus prompts à vouloir changer nos institutions, à 64 %, ce qui tranche avec l’image de stabilité qu’a tenté d’installer Marine Le Pen à l’Assemblée nationale depuis 2022. Ce sont néanmoins les voix de ses députés qui ont permis l’adoption de la motion de censure déposée par la gauche, et la chute du gouvernement de Michel Barnier le 4 décembre.
Viennent ensuite les soutiens de La France insoumise, à 51 %, alors que la mise en place d’une VIe République est un thème de campagne récurrent chez Jean-Luc Mélenchon, puis les sympathisants écologistes (38 %), ceux des Républicains (34 %) et des socialistes (33 %). La part de sondés favorables à une réforme constitutionnelle tombe à 25 % chez Renaissance, le parti présidentiel.
Dans le détail, 83 % des sondés souhaitent réduire d’un tiers le nombre de députés et de sénateurs, ils sont 74 % à vouloir un scrutin à la proportionnelle pour les législatives, une idée désormais reprise par la quasi-totalité des formations politiques et dont François Bayrou, le nouveau Premier ministre, a été l’un des principaux chantres. « Institution par institution, les Français confirment cette demande de changement radical, comme si la dissolution et ses conséquences avaient totalement bouleversé leur perception des Institutions de la Ve », analyse Gaël Sliman, le président d’Odoxa.
Par ailleurs, 52 % des personnes interrogées se disent favorables à la mise en place d’un mandat présidentiel unique, ce qui empêcherait le président de la République de se représenter à l’issue d’un premier quinquennat. Depuis la réforme constitutionnelle de 2008, le chef de l’Etat ne peut pas faire plus de deux mandats consécutifs, mais rien ne l’empêche de se représenter, plus tard, à un troisième mandat.
Ce chiffre « confirme le dégoût des Français pour un Président ‘monarque républicain’ omnipotent, personne ou presque (10 %) ne souhaite que l’on accorde davantage de pouvoir au Président ou au Premier ministre (9 %) », observe Gaël Sliman. En revanche, seuls 22 % des sondés souhaitent une suppression du poste de Premier ministre, un chiffre en baisse de 7 points par rapport au dernier pointage.
« La situation actuelle marquée par un certain ‘empêchement’ de l’exécutif et un pouvoir revenu à l’Assemblée, est la configuration qui convient le mieux à une majorité relative de Français (39 %). Les autres, presque aussi nombreux (35 %) demandent un pouvoir encore accru à la chambre basse », analyse le sondeur.
Réalisée avant la nomination de François Bayrou à Matignon, cette enquête montre également le peu d’enthousiasme que suscite le président du MoDem chez les Français avec 24 % d’adhésion, pratiquement à égalité avec le chef de l’Etat, et 34 % de rejet. Même au sein du bloc central, dont il est l’un des principaux piliers, sa cote de popularité est plutôt limitée : 48 % des sympathisants Renaissance-MoDem-UDI-LR se disent « en adhésion » avec lui. L’écart est très marqué avec ses deux prédécesseurs, Michel Barnier, et de manière plus lointaine Edouard Philippe, qui caracolent tous les deux à 67 % d’opinions favorables dans le même électorat.
Quant à Emmanuel Macron, sa cote de popularité, au plus bas depuis plusieurs semaines, enregistre un léger frémissement à 25 % (+ 2 points). « C’est sans doute le fruit à la fois de la séquence ‘feelgood’ de l’inauguration de Notre-Dame et du soulagement des Français lié au vote de la motion de censure, qu’ils souhaitaient, et à l’annonce de nomination d’un nouveau Premier ministre. Cela a pu purger un peu de leur colère », relève Gaël Sliman. Le chef de l’Etat est néanmoins la deuxième personnalité la plus rejetée de ce baromètre politique (52 % de rejet), derrière Jean-Luc Mélenchon (67 %).
L’enquête a été réalisée les 11 et 12 décembre 2024, sur Internet, auprès d’un échantillon de 1 005 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Chaque sondage présente une incertitude statistique que l’on appelle marge d’erreur. La marge d’erreur dépend de la taille de l’échantillon ainsi que du pourcentage observé. Par exemple, dans un échantillon de 1 000 personnes, si le pourcentage observé est de 20 % ou de 80 %, la marge d’erreur est égale à 2,5 points : le pourcentage réel est donc compris dans un intervalle entre 17,5 % et 22,5 %, ou entre 77,5 % et 82,5 %.
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