Politique
Budget 2026 : Sébastien Lecornu annonce un gel des dépenses qui dépendent de Matignon
Le Premier ministre annonce une stabilité des moyens de fonctionnement pour les administrations et services placés sous la responsabilité de Matignon.
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« On a été extrêmement cash », a insisté Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, à la sortie des consultations budgétaires avec Sébastien Lecornu. Les responsables écologistes ont insisté sur « les sujets environnementaux, de justice sociale et fiscale », mais regrettent de n’avoir obtenu que des « intentions ». « On attend des réponses fermes », a martelé Marine Tondelier. Le constat est partagé par ses alliés parlementaires : « On n’a pas de réponses, ni de ligne politique », nous a précisé Guillaume Gontard, président du groupe écologiste au Sénat, joint par téléphone après les consultations.
Les écologistes ont rappelé l’ampleur des défis. « Le Réseau Action Climat a listé 43 reculs majeurs depuis le début de l’année en matière de climat », a relevé Marine Tondelier, dénonçant une trajectoire « affolante ». Mais la crise, selon elle, dépasse l’écologie, « Le lien de confiance entre les Français et ceux qui les gouvernent est déjà très abîmé et on est au bord de la crise de nerfs et de la rupture. »
La question fiscale a aussi occupé les discussions, notamment la proposition de taxe Zucman. « Il vient d’arriver, il doit se rendre à Bercy, nous n’avons pas eu de réponse très claire », a reconnu Marine Tondelier. Sa collègue Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, a dénoncé un budget qui « demande toujours aux mêmes » et a appelé à « revenir à une logique de partage des richesses ».
Pour les parlementaires écologistes, la nomination de Sébastien Lecornu ne marque aucune inflexion politique. « Il y avait dans ce rendez-vous un air de déjà-vu avec ses prédécesseurs Élisabeth Borne, Gabriel Attal, Michel Barnier et François Bayrou. C’est toujours la même politique, les visages changent mais la ligne politique reste », a observé Cyrielle Chatelain.
Guillaume Gontard a livré un constat similaire : « Les ministères se succèdent mais qu’est-ce qui changerait ? Qu’est-ce qui fait qu’il n’arriverait pas la même chose à Lecornu qu’à Bayrou ou Barnier, s’il n’y a pas de rupture de changement politique ? » Selon lui, le chef du gouvernement demeure « toujours dans les griffes des LR » et n’est que « le fidèle parmi les fidèles, garant de la politique de Macron donc garant de sa poursuite ».
La députée Chatelain n’exclut d’ailleurs pas une censure : « Soit Lecornu renverse la table, soit il sera renversé. »
Si les écologistes concèdent « une rupture avec son prédécesseur sur la forme et sur la qualité des rendez-vous », ils jugent que le fond reste inchangé. Guillaume Gontard décrit un Premier ministre « plus capé, qui connaît les sujets », mais qui « n’a donné aucune réponse ni orientation claire ».
À ce stade, le constat reste amer : « On va attendre qu’il fasse des déclarations », a conclu le sénateur, se disant « très inquiet » car « le gouvernement n’a pas pris la mesure de l’attente des Français ». Selon lui, la première véritable échéance de Sébastien Lecornu sera « le discours de politique générale », une étape décisive dans un contexte de « forte attente des citoyens ».
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