Politique
Budget 2026 : Sébastien Lecornu annonce un gel des dépenses qui dépendent de Matignon
Le Premier ministre annonce une stabilité des moyens de fonctionnement pour les administrations et services placés sous la responsabilité de Matignon.
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Par Louis Heinrich
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Le Sénat a tranché. Mercredi soir, en adoptant fameux article 7 du projet de réforme des retraites, qui cristallise le débat, la Chambre haute a acté le report de l’âge légal de départ à la retraite. Une étape clé dans la bataille des retraites franchie par l’exécutif. « C’était un peu attendu qu’ils finissent par le voter. Mais ça ne donne pas une majorité dans le pays », nuance le député de la Seine-Saint-Denis Éric Coquerel. « Ils y sont arrivés de manière tout aussi étonnante que la manière de faire à l’Assemblée, avec cet article 38 qui permet de raccourcir encore le temps du débat », souligne le président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale.
Ces derniers jours, il y a eu des tensions comme rarement au Palais du Luxembourg. Bruno Retailleau, le patron des sénateurs LR, a dénoncé une « mélenchonisation » de l’opposition, pointant des tentatives répétées d’ « obstruction » de la part des sénateurs de gauche. Pour Eric Coquerel, rien de tout ça : « Les opposants sont dans leur rôle. On ne va pas empêcher en plus les opposants de s’opposer. Les débats se tendent puisqu’en face, on essaye de passer en force. » A l’Assemblée nationale comme au Sénat, le député considère qu’ « il est logique qu’on utilise absolument toutes les possibilités pour ralentir ce projet de loi, voire qu’ils passent sans vote. C’est-à-dire qu’ils utilisent un coup de force de plus qui montre que ce projet de loi n’est pas légitime. » L’enjeu pour l’opposition serait donc de faire durer le plus longtemps possible les débats au Parlement pour permettre au mouvement social de se développer. « On a une réforme globale qui va forcer les gens à travailler deux ans de plus. Et on nous explique qu’il faudrait que tout ça passe rapidement parce que le gouvernement en a décidé ainsi parce qu’il n’est pas sûr d’avoir une majorité », dénonce Éric Coquerel.
Parce que si la gauche s’oppose fermement au projet de réforme et accompagne le mouvement social, c’est aussi la manière d’exercer le pouvoir qui interroge le député de la Seine-Saint-Denis : « Ce n’est plus possible que tout renvoie à un seul homme. La Ve République est à bout de souffle. Emmanuel Macron est en train de le montrer par cette vision hyperprésidentielle du régime. » Et d’ajouter qu’ « on n’est pas élu pour accepter des pratiques antidémocratiques », pointant notamment du 49.3 pour faire passer sans vote le projet de loi de finance pour 2023. « On est arrivé dans une vraie crise, non seulement politique, mais de régime », constate Éric Coquerel. Comment en sortir ? Le président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale a sa solution : « Emmanuel Macron doit retirer cette loi. C’est lui qui l’a voulue à tout prix, qui l’a voulue par le PLFSSR, et qui l’a voulue contre tout un pays. C’est à lui qu’il revient de sortir de la crise. Il a une possibilité pour ça : recevoir les syndicats. » Ce jeudi l’intersyndicale a adressé une lettre au chef de l’Etat, à qui elle reproche de rester sourd à la grogne sociale, demandant à le rencontrer. Et selon Philippe Martinez, le patron de la CGT, leur courrier est toujours sans réponse.