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Budget 2026 : Sébastien Lecornu annonce un gel des dépenses qui dépendent de Matignon
Le Premier ministre annonce une stabilité des moyens de fonctionnement pour les administrations et services placés sous la responsabilité de Matignon.
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Par Public Sénat
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La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a saisi la justice, dans le dossier de la déclaration d’intérêts de Caroline Cayeux. C’est ce qu’elle annonce dans un communiqué ce 29 novembre. La ministre déléguée chargée des collectivités territoriales a démissionné hier, pour se défendre face aux accusations de sous-évaluation dans sa déclaration de patrimoine.
La HATVP a décidé de transmettre ses éléments au procureur de la République, en application de l’article 40 du code de procédure pénale. Selon cet article, toute autorité publique ayant la « connaissance d’un crime ou d’un délit est tenue d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs ».
Or, les éléments relevés sont bien « susceptibles de caractériser des infractions pénales », écrit la HATVP. La Haute autorité évoque non seulement une « infraction d’évaluation mensongère de son patrimoine », mais également des faits « susceptibles de constituer l’infraction de fraude fiscale ».
L’institution, chargée de recueillir et de publier les déclarations de patrimoine et d’intérêts des responsables publics, relève des « importantes minorations » des biens immobiliers qui figurent dans la déclaration de Caroline Cayeux. Ces sous-évaluations atteignent 2,4 millions d’euros pour sa résidence principale à Paris et 1,5 million pour une maison en Ille-et-Vilaine, soit des minorations « d’environ la moitié de la valeur globale de ces deux biens ».
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La HATVP affirme au passage avoir alerté Caroline Cayeux dès 2021 de la « forte sous-évaluation » de sa résidence principale, « et des risques qu’elle encourait en cas de réitération ». Elle était à l’époque maire de Beauvais (Oise). Elle ajoute, au sujet de l’élue locale : « Elle a par ailleurs cédé elle-même des biens à la même adresse pour un prix au mètre carré très nettement supérieur à celui déclaré. De fait, elle ne pouvait en ignorer la juste valeur. »
Ses déclarations rectificatives déposées le 23 novembre ne font « pas pour autant disparaître cette infraction », précise par ailleurs la HATVP. Dans son communiqué, Caroline Cayeux affirme avoir « tenu compte de ses observations ». « En dépit de cela, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique persiste à mettre en doute ma sincérité », s’est-elle défendue. Désormais, c’est face aux magistrats que l’ex-ministre va devoir s’expliquer.