Politique
Budget 2026 : Sébastien Lecornu annonce un gel des dépenses qui dépendent de Matignon
Le Premier ministre annonce une stabilité des moyens de fonctionnement pour les administrations et services placés sous la responsabilité de Matignon.
Le
Par Henri Clavier
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Hier, le 17 octobre, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure annonçait que les socialistes se retiraient de l’intergroupe Nupes à l’Assemblée nationale. Une décision confirmée par le conseil national du parti, hier soir, avec le vote d’un « moratoire » sur la participation du PS à la Nupes. Si Patrick Kanner juge que le terme de moratoire « n’est pas clair », ce dernier se réjouit d’une remise en question de la forme actuelle de la Nupes qui rappelons-le n’existe pas au Sénat. Patrick Kanner regrette notamment l’absence d’une véritable rupture avec LFI et juge que le vote d’un moratoire « n’est pas un acte suffisamment fort pour dire que cela suffit ».
Une fois de plus, la figure de Jean-Luc Mélenchon cristallise les tensions autour du refus du leader de LFI de qualifier de « terroristes » les actions du Hamas. Une position qui, selon Patrick Kanner, impose de prendre ses distances « tant que LFI n’aura pas condamné les propos de son patron ». Si Patrick Kanner refuse les accusations d’antisémitisme et reste prudent sur les accusations d’apologie du terrorisme, il affirme néanmoins combattre les idées d’une « extrême gauche » décoloniale dont s’inspirerait la députée LFI Danièle Obono. « On sait que les frontières entre antisionisme et antisémitisme sont parfois ténues », déclare le chef des sénateurs socialistes. Pour l’ancien ministre des sports de François Hollande, le constat est clair : « Jean-Luc Mélenchon s’est discrédité ».
Au-delà des dernières polémiques, Patrick Kanner évoque un « problème idéologique » avec Jean-Luc Mélenchon. Si le sénateur du Nord reconnaît que « LFI est un mouvement qui a marqué les esprits », il perçoit la Nupes comme un moyen de préparer la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle en 2027. « Il n’y a pas que la légitimité liée à l’élection présidentielle, Monsieur Mélenchon a voulu faire de la présidentielle l’alpha et l’oméga de l’avenir de la gauche », affirme Patrick Kanner. Le président du groupe socialiste au Sénat regrette l’hégémonie acquise par LFI sur la gauche au moment de former la Nupes et plaide pour une nouvelle union, qui ne serait pas forcément basée sur l’idée d’une candidature unique pour l’élection présidentielle de 2027.
Patrick Kanner le répète, son objectif est la victoire de la gauche en 2027, un succès qu’il ne juge pas atteignable avec une candidature commune. « Une candidature unique en 2027, c’est peut-être l’assurance d’être au second tour, mais peut-être l’assurance de perdre au second tour. Imaginez un second tour Mélenchon-Le Pen en 2027 ? » L’élu du Nord est catégorique, un duel entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen profiterait à la candidate d’extrême-droite. Pour Patrick Kanner, la gauche ne pourrait pas se retrouver en situation de gagner sans bénéficier de « réserves de voix » et appelle à « arrêter avec ce fantasme de l’extrême gauche que représente Mélenchon ».
Pour faire mieux, le président du groupe socialiste au Sénat souhaite « repartir du PS », d’une position plus centrale afin de « recréer une autre union à gauche ». Néanmoins, comme au sein du PS ou les lignes de Patrick Kanner et d’Olivier Faure divergent, le sénateur de Nord note que même au sein de LFI il y a eu des positions différentes, notamment chez François Ruffin, Clémentine Autain ou Alexis Corbière. Si Patrick Kanner veut sortir de « cette impasse politique » et « bâtir une nouvelle union » dans l’année qui vient, pas sûr que cela règle tous les différends existant à gauche.