Politique
Budget 2026 : Sébastien Lecornu annonce un gel des dépenses qui dépendent de Matignon
Le Premier ministre annonce une stabilité des moyens de fonctionnement pour les administrations et services placés sous la responsabilité de Matignon.
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Par Samia Dechir
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Voilà plus de trois semaines qu’ils sont en grève pour obtenir leur régularisation. Et ils sont venus le dire haut et fort devant le Sénat. En plein examen du projet de loi immigration, plusieurs centaines de salariés en situation irrégulière veulent faire passer un message à la Haute Assemblée. Et plus particulièrement à la droite sénatoriale, qui veut supprimer l’article 3 sur la régularisation des travailleurs en situation irrégulière dans les métiers en tension. « Nous ne sommes pas des invisibles, c’est le gouvernement qui ne veut pas nous voir. Le travail que les Français ne veulent pas faire, c’est nous qui le faisons » raconte Harouna Dioum, un cariste qui vit en France depuis 2011.
Ils sont éboueurs, agents de nettoyage, cuisiniers, livreurs. En tout, 650 salariés sans papiers ont cessé le travail le 17 octobre en Ile-de-France à l’appel de la CGT, pour obtenir un titre de séjour français. Employé dans la logistique, Daouda Sy ne comprend pas l’opposition de la droite sénatoriale aux régularisations. « Ceux qui sont là travaillent, participent à la richesse de la France, ils cotisent, mais n’ont pas droit à la sécurité sociale. C’est comme du mépris, on les ignore » s’indigne le jeune homme originaire de Mauritanie. Un peu plus loin, un gréviste brandit un portrait de son grand-père, tirailleur sénégalais. « Mon grand-père a donné tout ce qu’il faut pour la France, la France aussi doit nous le rendre », estime Ibrahima Sall.
Mégaphone à la main, Gérard Ré donne de la voix devant le camion de la CGT, espérant être entendu à l’intérieur du Sénat. Même s’il le juge encore insuffisant, le syndicat se bat pour le maintien de l’article 3 dans le projet de loi immigration. « Il faut que la droite sénatoriale arrête ses fantasmes sur l’immigration. Lorsqu’ils vont manger dans certains restaurants, il faut qu’ils se disent que ceux qui font la cuisine ou la plonge sont pour la plupart des travailleurs immigrés, et pour certains d’entre eux des travailleurs sans papiers, donc il faut qu’ils se rendent à la raison », espère le secrétaire confédéral de la CGT en charge de l’activité « migrants ». Mais la droite sénatoriale en a fait une ligne rouge : elle ne votera pas le texte si la régularisation des travailleurs sans papiers y figure.
A revoir sur ce sujet, notre reportage sur la situation des employeurs et des salariés dans les métiers en tension :
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