Politique
Budget 2026 : Sébastien Lecornu annonce un gel des dépenses qui dépendent de Matignon
Le Premier ministre annonce une stabilité des moyens de fonctionnement pour les administrations et services placés sous la responsabilité de Matignon.
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« Je ne vois pas pourquoi on refuse d'instaurer le vote obligatoire. Cette mesure mérite plus d'attention qu'elle n'en a en France », a assuré Bernard Manin, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, entendu dans le cadre de la Mission d’information du Sénat, sur la crise de la démocratie représentative et participative.
« Le vote obligatoire marche dans d’autres pays, par exemple en Belgique et en Australie », a expliqué le philosophe. Selon lui, le vote organisé sur la base du volontariat « crée des divergences d'intérêts entre les activistes mobilisés qui vont voter et les personnes non mobilisées. »
Bernard Manin « propose d'abaisser encore l'âge du droit de vote au moment du lycée où les jeunes sont encore dans un milieu social stable. » Pour ce professeur de science politique à l’université de New York, l’âge de 18 ans a été mal choisi car il correspond pour le jeune citoyen à une période de transition sociale entre le milieu scolaire et le milieu professionnel. Les réseaux de sociabilité du lycée feraient naître des débats qui incitent les jeunes à aller voter.
« J'ai été pendant longtemps hostile à la limitation des mandats électifs dans le temps », a confié Bernard Manin « tout simplement parce que des élus peuvent réussir dans leurs fonctions et mériter une réélection. » Le philosophe assure néanmoins avoir changé d’avis sur la question : « La diversité des élus et le renouvellement est favorable à l’image des institutions représentatives. » Certains sénateurs ont émis un avis contraire à ce sujet, comme René Danesi, sénateur (LR) du Haut-Rhin : « Dans mon département, je constate que les équipes qui restent au pouvoir pendant 20 ans font du meilleur travail que celles qui changent souvent. »
Le numérique peut apparaître comme une solution de relance de la démocratie participative mais pour Bernard Manin, la structure du web favorise le militantisme et pas le débat démocratique : « Internet associe des gens qui se ressemblent et ont les mêmes combats. Il faudrait créer des espaces de débat et d’opinions divergentes. Les politiques doivent prendre des mesures incitatives en ce sens.»