Politique
Budget 2026 : Sébastien Lecornu annonce un gel des dépenses qui dépendent de Matignon
Le Premier ministre annonce une stabilité des moyens de fonctionnement pour les administrations et services placés sous la responsabilité de Matignon.
Le
Par Simon Barbarit
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C’est un attelage qui en a rendu dubitatifs plus d’un (lire notre article) samedi soir à l’annonce du gouvernement. Comment allait s’entendre le très droitier ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau et l’ancien socialiste, Didier Migaud à la Justice ? Dès lundi, le sénateur de Vendée a marqué son territoire, traçant un périmètre en dehors de son portefeuille. Sur TF1, il s’est élevé contre « l’inexécution des peines ». « Il faut construire des prisons. Ce n’est pas mon domaine mais j’en parlerai très librement avec Didier Migaud », a-t-il annoncé.
Au même moment sur France2, l’intéressé lui a rappelé « que la justice est indépendante dans notre pays et que c’est quelque chose qui est essentiel dans une démocratie ». « Il faut redonner confiance, justement, aux citoyens dans leurs institutions, dans la justice aussi parce qu’il y a le sentiment parfois que la justice est lente ou ne condamne pas suffisamment, (mais) ça n’est pas toujours exact », a-t-il souligné.
A son arrivée à la réunion du groupe LR du Sénat ce mardi, (Bruno Retailleau est encore sénateur pendant un mois), le ministre de l’Intérieur a considéré que ce débat police/ justice « était un classique ». « Je veillerai à avoir de bonnes relations avec Didier Migaud. On s’est déjà parlé et on se verra très régulièrement », a-t-il promis, ajoutant que le garde des Sceaux « avait raison ». « Il faut rappeler que dans une grande démocratie, la justice est indépendante, le principe de la séparation des pouvoirs est un principe de l’Etat de droit ». « Il faut aussi rappeler que les juges prennent des décisions en fonction des lois », s’est-il empressé d’ajouter.
Il a ensuite précisé que vouloir changer les lois, « par exemple sur la justice des mineurs », ce n’est pas atteindre à l’indépendance de la justice ». « On doit » aux policiers « qui sont allés au front que les sanctions soient bien exécutées ».
En matière d’immigration, sur Europe 1, Bruno Retailleau a indiqué aussi qu’il « ne s’interdisait pas de prendre, notamment par la voie réglementaire, un certain nombre de dispositions ». « C’est un point que je suis en train de voir avec mes équipes, que ce soit d’ailleurs sur l’ordre public que sur l’immigration », a-t-il confirmé. « Je ne m’interdis aucun levier. Certes, il n’y a pas de majorité à l’Assemblée mais il y a une majorité de Français de droite et de gauche qui veulent qu’on reprenne le contrôle de l’hyperviolence, de l’insécurité, du désordre migratoire ».
Enfin, il a répondu à la mise en garde de la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet qui a dit craindre « un contournement du Parlement. « Pas de contournement du Parlement, dans la Constitution de Ve République, il y a différents articles qui renvoient soit au domaine législatif, soit au domaine réglementaire, il faut s’en tenir à cette distinction ».
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