Politique
Budget 2026 : Sébastien Lecornu annonce un gel des dépenses qui dépendent de Matignon
Le Premier ministre annonce une stabilité des moyens de fonctionnement pour les administrations et services placés sous la responsabilité de Matignon.
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Par Simon Barbarit
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De droite ou de gauche ? Au Sénat, en fonction d’où l’on se situe sur l’échiquier politique, l’avis sur le nouveau gouvernement est tranché. « Ça tire quand même beaucoup plus à gauche qu’à droite », estime le vice-président du Sénat, Roger Karoutchi.
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Roger Karoutchi s’inquiète de la « disparition des défenseurs de la laïcité », citant les départs du gouvernement de Frédérique Vidal, Roselyne Bachelot et surtout celui de l’ancien ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, remplacé par l’historien, directeur du musée de l’immigration, Pap Ndiaye. « J’ose espérer que la cheffe du gouvernement et le Président de la République savent où ils vont parce que sinon on va avoir un vrai sujet. Par rapport à Jean-Michel Blanquer, c’est un changement de ligne. Cette nomination me laisse sceptique », confie l’élu des Hauts de Seine.
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« Les islamogauchistes viennent d’imposer au président leur ministre de l’Education Nationale Pap Ndiaye à la place de Jean-Michel Blanquer. Qui oserait dire encore que Macron penche à droite ! », alerte sur Twitter le sénateur (LR) des Alpes-Maritimes, Philippe Tabarot.
« Pap Ndiaye, c’est le petit sujet de satisfaction », juge à l’inverse le président du groupe Ecologiste du Sénat, Guillaume Gontard. En ce qui concerne le reste de l’équipe gouvernementale, le sénateur use de la formule éculée : « Tout ça pour ça ». « On prend les mêmes et on recommence avec un coup de barre à droite. Je n’ai pas l’impression que le président de la République a bien analysé les résultats de l’élection présidentielle ». Dans le viseur de Guillaume Gontard : la nouvelle ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires. « La sensibilité écologique d’Amélie de Montchalin m’avait échappé », ironise-t-il.
« On a eu l’impression qu’on rajeunissait de cinq ans. Il y a une faille dans l’espace-temps », s’amuse le sénateur communiste, Pierre Ouzoulias.
« C’est la continuité sans le changement. Les ministères les plus importants sont confiés à des gens de droite, à part la surprise Pap Ndiaye », complète le patron du groupe PS, Patrick Kanner.
Le patron des sénateurs LREM, François Patriat donne une tonalité positive à cette continuité gouvernementale. « Gérald Darmanin, Bruno Le Maire, Éric Dupond Moretti… Les poids lourds restent. Des personnalités d’expérience et de compétence entrent. Et des ministres comme Gabriel Attal ou Olivier Dussopt progressent ».
Patrick Kanner a, lui, la dent dure contre l’ancien socialiste Olivier Dussopt, nommé ministre du Travail, du Plein-emploi et de l’Insertion. « Ce sera l’idiot utile de la macronie pour mener la réforme réactionnaire des retraites », tacle-t-il. Patrick Kanner en garde encore sous le pied pour balancer une dernière pique aux absents de son gouvernement : Marisol Touraine et François Rebsamen. « Comme quoi la trahison, ça ne paye pas toujours ».
Ancien ministre des Sports, il a lui aussi un motif de satisfaction, la nomination d’Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques. « C’est un ministère plein, c’est quand même mieux que d’être sous-secrétaire d’Etat de Jean-Michel Blanquer ».
Les sénateurs s’interrogent également sur le choix d’Olivier Véran en tant que ministre des Relations avec le Parlement « Il a quand même boycotté le Sénat parce que ce qu’on lui disait ne lui plaisait pas. Son côté diplomatique et consensuel ne m’avait pas marqué », rappelle Roger-Karoutchi.
« C’est un peu baroque, c’est sûr. On ne l’a jamais senti très proche du Sénat », reconnaît le président du groupe centriste, Hervé Marseille qui relève : « à part Sébastien Lecornu qui est sénateur mais qui n’a jamais siégé, le Sénat est assez peu représenté dans ce gouvernement ».
François Patriat se montre quant à lui satisfait de voir l’ancien ministre de la Santé changer de poste. « C’est quelqu’un de chaleureux qui est dans le dialogue. Je viens de l’avoir au téléphone il m’a dit qu’il était content car il allait enfin pouvoir faire de la politique », confie-t-il.
Sur Twitter, la sénatrice des Français de l’Etranger, Joëlle Garriaud-Maylam (LR) salue l’arrivée au Quai d’Orsay de Catherine Colonna : « Une très grande diplomate, vive, intelligente, bienveillante, femme de cœur et de devoir. Un grand atout pour notre diplomatie et pour notre pays ».
« C’est une diplomate de carrière. Au moment où il y a un mouvement de grève au sein du corps diplomatique, il fallait rassurer », analyse Roger Karoutchi.
Le premier conseil des ministres se tiendra lundi à 10H.