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Budget 2026 : Sébastien Lecornu annonce un gel des dépenses qui dépendent de Matignon
Le Premier ministre annonce une stabilité des moyens de fonctionnement pour les administrations et services placés sous la responsabilité de Matignon.
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Jour 2 après la dissolution de l’Assemblée nationale, une déflagration politique majeure ébranle la droite. Les propos d’Éric Ciotti à la mi-journée ont fait l’effet d’une bombe. « Nous avons besoin d’une alliance, en restant nous-mêmes, […] avec le Rassemblement national et avec ses candidats », a appelé le président de LR, à trois semaines du premier tour des législatives.
Au Sénat, où la droite était réunie comme chaque mardi matin, les parlementaires LR ont non seulement fermé la porte à tout accord de ce type, ils ont aussi appelé Éric Ciotti à quitter la tête du parti. « J’estime qu’il ne peut plus présider notre mouvement et doit se démettre de son mandat de président des Républicains », a réagi sur X (ex-Twitter) Gérard Larcher, le président du Sénat.
« J’ai eu Éric Ciotti au téléphone à plusieurs reprises lundi et je l’ai même rencontré, il ne m’a rien dit. Un parti politique, ce n’est pas seulement une personne », a dénoncé également Bruno Retailleau, le président du groupe LR. Son homologue à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix, a aussi indiqué qu’Éric Ciotti « n’engage que lui ».
De nombreux sénateurs LR, abasourdis, ont fait part de leur consternation sur X. « Les positions personnelles d’Éric Ciotti sont irresponsables et n’ont pas été approuvées par nos instances LR qui gardent leur ligne d’indépendance et d’autonomie ! » a exigé le sénateur Marc-Philippe Daubresse.
Des sénateurs de premier plan sont prêts à claquer la porte du parti. « S’il ne quitte pas de lui-même le parti, je n’hésiterais pas, comme beaucoup de mes collègues sénateurs, à rendre ma carte », a ainsi fait savoir Jean-François Rapin, président de la commission des affaires européennes et proche de Xavier Bertrand. Ancienne présidente de la commission des affaires économiques, Sophie Primas a déjà pris sa décision. « Au regard des déclarations de M. Éric Ciotti, à contrecœur, et après des années au RPR puis à l’UMP puis aux Républicains, je quitte ce mouvement. L’occasion pour la droite de se reconstruire et d’écrire une nouvelle histoire », a considéré la sénatrice des Yvelines. Le rapporteur général du budget, Jean-François Husson, rend lui aussi sa carte.
« J’appelle à la démission immédiate d’Éric Ciotti. Les Républicains ne lui appartiennent pas. Nous sommes les héritiers du gaullisme et de Jacques Chirac. Pas la peste brune », s’est exclamée la sénatrice Marie-Claire Carrère-Gée, ancienne secrétaire générale adjointe de l’Élysée sous la seconde présidence de Jacques Chirac.
Philippe Bas, autre chiraquien historique, a aussi formulé la même demande. « Éric Ciotti ne peut plus rester le président du parti créé par Jacques Chirac pour unir la droite et le centre après sa victoire de 2002 contre Jean-Marie Le Pen. Il ne peut plus parler en notre nom. »
« Ce président est obnubilé par ses intérêts personnels. Il a oublié la grande histoire de notre parti, héritier du gaullisme. Éric Ciotti doit quitter la présidence de LR et le parti », a écrit Michel Bonnus, sénateur LR du Var.
À l’Assemblée nationale, les réactions sont de la même teneur. « Nous savons désormais qu’en juin 1940, Éric Ciotti n’aurait jamais traversé la Manche », a grincé le député Julien Dive.
Interrogé en direct devant le siège du parti, Éric Ciotti a refusé tout départ de ses fonctions. « Je ne céderai pas », a tonné le député des Alpes-Maritimes, soulignant tenir son mandat « des militants ».
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