Politique
Budget 2026 : Sébastien Lecornu annonce un gel des dépenses qui dépendent de Matignon
Le Premier ministre annonce une stabilité des moyens de fonctionnement pour les administrations et services placés sous la responsabilité de Matignon.
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Ça va mieux, pourrait-on dire pour reprendre une célèbre formelle élyséenne. Pour son début de mandat à la tête d’EDF entamé il y a trois semaines, Luc Rémont peut au moins compter sur quelques bonnes nouvelles sur le front de la disponibilité du parc nucléaire. Après un mois de novembre relativement anxiogène dans la communication gouvernementale, le PDG du fournisseur d’électricité a annoncé, lors d’une audition au Sénat ce 14 décembre, de nouveaux raccordements progressifs de réacteurs nucléaires au réseau, lesquels étaient arrêtés pour cause de traitement de problèmes de « corrosion sous contrainte », ou de visite de contrôle décennale.
À ce jour, 41 réacteurs sont désormais raccordés au réseau (dans un parc qui en comporte 56), a précisé Luc Rémont. Il y a cinq jours, le groupe annonçait le redémarrage de deux réacteurs. La puissance maximale installée des réacteurs en service s’élève à présent à 41,3 gigawatts (GW), « ce qui nous a permis – avec le soutien des Français, qui font preuve de sobriété, auquel je rends hommage – de passer cette première phase de froid sans difficultés sur le réseau », a salué Luc Rémont.
Le patron de l’entreprise a également annoncé que « trois réacteurs supplémentaires » seraient « connectés d’ici Noël » (Gravelines-3, Saint-Alban-2 et Dampierre-2). EDF dit également travailler sur le réacteur Gravelines-4, « pour être recouplé au réseau le plus tôt possible en 2023 ».
Le réseau électrique revient de loin. En août, on comptait seulement 24 réacteurs nucléaires en état de fonctionnement. Présent également à cette table ronde organisée par la commission des affaires économiques en amont d’un projet de loi relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires, un cadre de RTE (le gestionnaire du transport d’électricité haute tension en France) a lui aussi fait preuve d’optimisme. « Si nous sommes autour de 45 GW en janvier, la situation sera meilleure que celle qu’on pouvait anticiper en septembre », a estimé Thomas Veyrenc, directeur exécutif du pôle stratégie, prospective et évaluation de RTE. « C’est très en dessous des minimums [50 à 55 GW], mais vu la situation dans laquelle on était, c’est très satisfaisant », a-t-il ajouté.
En matière de perspectives sur le réseau électrique, le gestionnaire peut désormais souffler sur les scénarios hivernaux. « Nous avons écarté le scénario le plus contraint, le scénario du pire », s’est félicité Thomas Veyrenc. Les gestes de sobriété ont également été d’un grand secours. Selon RTE, la consommation d’électricité a décliné de 9,7 % durant la dernière semaine, par rapport aux moyennes des précédentes années. « C’est considérable […] Vu les températures qu’on a connues au cours des derniers jours, si on n’avait pas eu cette baisse de la consommation, la situation aurait été tout autre », a-t-il souligné.
Comme chaque année, le mois de janvier fera l’objet d’une « vigilance particulière », selon le directeur stratégique de RTE. Mais le réseau abordera le cœur de l’hiver mieux armé, à condition que les Français ne relâchent pas leurs efforts. « Nous avons certainement les moyens d’éviter des coupures, si jamais on continue avec les taux actuels d’économies de l’énergie qui sont constatés, tout à fait significatifs en quelques mois, et s’il y a une mobilisation particulière lors des signaux Écowatt », prévient Thomas Veyrenc.