Politique
Budget 2026 : Sébastien Lecornu annonce un gel des dépenses qui dépendent de Matignon
Le Premier ministre annonce une stabilité des moyens de fonctionnement pour les administrations et services placés sous la responsabilité de Matignon.
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« La semaine dernière, il était encore là, assis à sa place avec nous. Aujourd’hui, son siège est vide », a déclaré, très ému, Laurent Wauquiez, président du groupe Droite Républicaine. Ce mardi 8 juillet, l’Assemblée nationale a observé une minute de silence en hommage à Olivier Marleix, député d’Eure-et-Loir depuis 2012 et figure incontournable du groupe Les Républicains, qu’il avait présidé de 2022 à 2024. L’élu s’est donné la mort la veille, à son domicile d’Anet, à l’âge de 54 ans. Un drame qui a plongé toute la classe politique dans la « sidération ».
Depuis le perchoir, la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet a salué « une tragique disparition […] d’un parlementaire engagé, pudique et loyal » qui a glacé les bancs. « Chacun ici le respectait. Il devait encore siéger cet après-midi en commission des lois », a-t-elle rappelé. Fils de l’ancien ministre, Alain Marleix « il avait refusé d’être un héritier mais avait choisi d’être élu », a souligné Laurent Wauquiez. « Son départ appelle tant de questions, des regrets aussi. Mais notre devoir est de faire en sorte que la brutalité de son départ ne fasse pas oublier la dignité de son engagement politique. » Au nom du gouvernement, François Bayrou a rappelé qu’Olivier Marleix « ne cessait de faire vivre une certaine idée de la France. Il nous rappelait que la politique n’est pas seulement débat, concurrence et affrontement : elle est aussi le partage d’un idéal. »
L’émotion ne s’est pas limitée au Palais Bourbon. Au Sénat, la nouvelle a provoqué une véritable onde de choc, en particulier dans les rangs des Républicains. Mardi matin, la réunion hebdomadaire du groupe, dans la salle Médicis, s’est ouverte par une minute de silence. « C’était un collègue de grande valeur. Nous sommes tous sidérés », a confié Gérard Larcher. « On a beaucoup travaillé ensemble. Il était d’une générosité immense. Et presque un voisin, puisque nos circonscriptions étaient limitrophes. » Mathieu Darnaud, le président du groupe LR au Sénat, a évoqué « un véritable choc ». « Il a beaucoup œuvré pour l’Eure-et-Loir, pour l’industrie, pour notre famille politique. Mais surtout, c’était un collègue cher, avec un engagement total. » Très proche d’Olivier Marleix, Marie-Claire Carrère-Gée n’a pu retenir son émotion, « C’était comme un frère pour moi, politiquement et humainement. Je m’en veux de ne pas avoir perçu la souffrance qui devait être la sienne. Il était hors normes, incroyablement au-dessus du lot. Dans une époque pleine de médiocrité, jamais il ne s’est laissé aller. » Le sénateur Albéric de Montgolfier, représentant le même département qu’Olivier Marleix, a rappelé son ancrage profond en Eure-et-Loir, où il n’avait pourtant pas de racines familiales : « Il s’y est enraciné par conviction. Il n’a jamais tourné le dos à la vie locale. Samedi encore, nous étions ensemble pour inaugurer une mairie. » Agnès Evren, sénatrice de Paris, a salué un homme pudique, loyal, « un taiseux, qui verbalisait peu ses émotions », mais respecté bien au-delà de son propre groupe. « Hier, beaucoup de collègues d’autres partis m’ont appelée pour dire combien ils l’estimaient. »
La classe politique, toutes sensibilités confondues, a unanimement salué la mémoire d’un homme respecté pour sa droiture et sa mesure. « Hier, les témoignages sont venus de tous les bancs, au-delà des divergences parfois radicales », a souligné Yaël Braun-Pivet. « Ils rappellent que, malgré nos différences, nous appartenons tous à une même famille : la famille parlementaire. » Parmi ces hommages, celui de Jean-Luc Mélenchon, qui a salué « un adversaire honorable et respecté ». Le leader de La France insoumise a insisté sur « l’attachement d’Olivier Marleix à la souveraineté de la France, qui rendait possible un dialogue sincère malgré nos oppositions ».
François Hollande a, lui aussi, rendu hommage à un homme fidèle à ses convictions, sans jamais renier le respect du débat démocratique. « Sa fidélité à son parti ne l’a jamais détourné du respect qu’il portait, avec élégance, aux idées qui n’étaient pas les siennes. Il a servi l’intérêt général avec la passion héritée de sa famille. » Invité de Public Sénat ce mardi matin, le sénateur écologiste Yannick Jadot a exprimé sa « sympathie et [ses] condoléances à sa famille, à ses proches et à sa famille politique », évoquant la sidération suscitée par cette disparition au sein de toutes les formations politiques.
Un hommage solennel sera organisé à l’Assemblée nationale dans les prochains mois, en présence de sa famille. Yaël Braun-Pivet y prononcera l’éloge funèbre de celui qui avait présidé le groupe LR entre 2022 et 2024.