Après la primaire, le numéro d’équilibriste de François Fillon
Après avoir remporté la primaire de la droite et du centre grâce à un programme présenté comme étant « le seul capable de redresser la France », l’ancien Premier ministre tente désormais de normaliser ses propositions concernant la réforme de la sécurité sociale. Dans quel but ? Que traduisent les inflexions de son discours ?

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Après avoir remporté la primaire de la droite et du centre grâce à un programme présenté comme étant « le seul capable de redresser la France », l’ancien Premier ministre tente désormais de normaliser ses propositions concernant la réforme de la sécurité sociale. Dans quel but ? Que traduisent les inflexions de son discours ?
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Par Guillaume Gosalbes

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Déshabillons-les-Fillon et la sécurité sociale
01:56

Infléchir, sans paraitre reculer, son discours sur le déremboursement de la sécurité sociale.

En ne distinguant plus les petits risques des infections graves et sérieuses, François Fillon cherche selon Jean-Claude Monod à « atténuer la radicalité de son programme ».

Pour le philosophe et chercheur au CNRS, cela a pour conséquence de jeter le flou sur sa mesure phare : la désétatisation de la sécurité sociale.

Une erreur selon Gilles Masson, spécialiste en communication et président de l’agence M&C Saatchi.GAD. Il estime que cette confusion est dommageable au candidat : « sur le sujet de la santé, qui est très complexe et impliquant pour les gens, il faut être le plus précis possible ».

 

Adopter une posture d’autorité pour s’affranchir des rivalités au sein de son parti.

Pour Gilles Masson, François Fillon « fait du Audiard ». En adoptant une posture d’autorité vis-à-vis de son parti, l’ancien Premier ministre n’hésite pas à avoir « des mots très durs » envers les frondeurs de son parti. Il essaie notamment d’isoler Laurent Wauquiez, mais aussi de s’affranchir des sarkozystes.

Déshabillons-les Les mots durs de François Fillon
01:23

S’assurer le soutien des « trois droites françaises ».

Un constat partagé par Elsa Freyssenet, journaliste aux Echos, le discours de François Fillon manque de clarté et «il recule sous la pression, ce qui questionne sa détermination aux yeux de l’électorat de droite ».

Comme le précise Dominique Reynié, politologue et professeur à Sciences Po, ce « processus de normalisation » vise aussi à répondre aux critiques émises par son propre camp.

Soucieux de conserver le soutien des trois droites françaises, François Fillon est donc, de l’avis de Jean-Claude Monod, « en plein numéro d’équilibriste ».

Un exercice compliqué pour l’ancien Premier ministre dans le paysage politique actuel, qui a cependant l’avantage, selon Gilles Masson, d’être le seul capable d’incarner l’autorité et la compétence.

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