Guerre en Ukraine : « Il y a un seul dictateur, c’est monsieur Poutine » répond le président du Conseil européen à Donald Trump

Guerre en Ukraine : « Il y a un seul dictateur, c’est Vladimir Poutine » répond le président du Conseil européen à Donald Trump. Au moment où Américains et Russes renouent le dialogue sur le dossier ukrainien, le président du Conseil européen Antonio Costa, rappelle aux Etats-Unis et à la Russie qu’il n’y aura pas de négociations réelles sur la paix en Ukraine sans les Ukrainiens et les Européens. Une interview exclusive menée par Caroline de Camaret dans l’émission Ici l’Europe à voir en intégralité sur France 24, Public Sénat et LCP-AN.
Alexandre Poussart

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Alors que les Etats-Unis de Donald Trump et la Russie de Vladimir Poutine ont entamé des discussions sur la paix en Ukraine la pression monte sur les Européens. Mais pour le portugais Antonio Costa, président du Conseil européen, – instance qui réunit les 27 chefs d’état de l’Union européenne – invité de l’émission Ici l’Europe, sur France 24, Public Sénat et LCP-AN, « Il n’y a pas encore de négociations. Il y a eu des conversations bilatérales entre les États-Unis et la Russie, et ça c’est positif, surtout si ça amène à des vraies négociations. Mais il n’y aura pas de négociations crédibles s’il n’y a pas de négociations avec l’Ukraine et l’Union européenne, car on ne peut pas découpler la question de la paix en Ukraine de la sécurité européenne. Pour le moment, nous devons renforcer la position de l’Ukraine. Nous sommes aux côtés de l’Ukraine et nous le resterons, dans la guerre, dans les négociations, dans la reconstruction et dans l’avenir de ce pays comme état membre de l’Union européenne. »

Le président du Conseil européen a aussi répondu à l’attaque de Donald Trump concernant le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qu’il a qualifié de « dictateur sans élections », alors que l’élection présidentielle en Ukraine a été reportée à cause de la guerre. Pour le président du Conseil dans cette histoire « Il n’y a qu’un seul dictateur c’est monsieur Poutine. Quand j’ai visité l’Ukraine le 1ᵉʳ décembre dernier, j’ai eu l’opportunité de me rendre au Parlement ukrainien, de parler avec tous les partis politiques et tous m’ont dit la même chose :  ’’Cela n’est pas le moment de faire des élections parce que notre priorité c’est de nous défendre face à l’invasion russe’’. »

« L’Ukraine n’a jamais commencé cette guerre »

Antonio Costa est également revenu sur les allégations du président américain selon lesquelles l’Ukraine aurait initié cette guerre. « La victime, c’est l’Ukraine. L’Ukraine n’a jamais commencé la guerre, n’a donné aucun prétexte à la guerre. C’est une guerre injustifiée déclenchée par la Russie seulement pour la Russie et qui est une claire violation du droit international. »

Alors qu’il mène des discussions discrètes avec chaque Etat-membre, Antonio Costa a salué les réunions organisées par Emmanuel Macron avec plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement européens et occidentaux, pour essayer d’amorcer une réponse sur l’avenir de l’Ukraine. « L’initiative du président Macron a été très importante. Cette paix en Ukraine doit tenir dans la durée et ne pas être un petit cessez-le-feu dont pourrait profiter Vladimir Poutine pour revenir plus fort. »

Troupes européennes de maintien de la paix en Ukraine : « pas de divergences »

Des réunions organisées par le président français qui ont montré les divisions entre Européens sur la nécessité d’envoyer des troupes de maintien de la paix en Ukraine si un accord était conclu. Français et Britanniques y sont favorables contrairement à d’autres partenaires comme la Pologne et l’Allemagne. Des divisions que dément Antonio Costa : « Il n’y a pas de divergences mais des disponibilités différentes. Chacun a avancé ce qu’il était disposé à faire. Tous ensemble nous allons contribuer à une paix durable en Ukraine. »

Emmanuel Macron se rend la semaine prochaine à Washington pour rencontrer Donald Trump et essayer de faire entendre la voix des Européens sur ce dossier.

Retrouvez l’intégralité de l’émission en replay ici. 

Partager cet article

Dans la même thématique

Guerre en Ukraine : « Il y a un seul dictateur, c’est monsieur Poutine » répond le président du Conseil européen à Donald Trump
3min

International

Reconnaissance de l’Etat de Palestine par la France : « C’est une faute politique, morale et sécuritaire » estime Christophe Gomart

Le 22 septembre dernier, Emmanuel Macron reconnaissait officiellement au nom de la France, l’Etat de Palestine. A l’instar de l’hexagone, ce ne sont pas moins de 16 pays européens qui ont fait ce choix. Un acte diplomatique qui relève de l’évidence, quand d’autres considèrent qu’il ne fait qu’aggraver la situation au Moyen-Orient. Un sujet brûlant débattu par les invités de l’émission Ici l’Europe, diffusée sur France 24, LCP et Public Sénat (tous les samedis à 16h30).

Le

Symbolic photo: Denmark: Another drone alert over several airports.
4min

International

Incursions russes : l’Europe planche sur un mur « anti-drones »

C’est une priorité. Au lendemain d’un nouveau survol de drones non identifiés au-dessus d’un aéroport danois, plusieurs pays de l’Union européenne se réunissent en urgence pour se doter d’un « mur anti-drones ». Quelle forme prendra-t-il ? Eléments de réponse.

Le