Commission européenne : Ursula von der Leyen face au défi de la parité

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen va présenter, mercredi 11 septembre, son collège de commissaires au Parlement européen. Mais les noms proposés par les Etats-membres ne lui permettent pas pour le moment de tenir sa promesse d’une Commission paritaire.
Alexandre Poussart

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La présidente de la Commission européenne, l’Allemande Ursula von der Leyen, réélue cet été à la tête de la Commission européenne par les eurodéputés, commence son second mandat par un casse-tête : tenir sa promesse d’une Commission paritaire avec au moins 13 femmes sur 27.

Pour l’instant, le compte n’y est pas, avec à peine 10 femmes commissaires, alors qu’Ursula von der Leyen doit présenter, mercredi 11 septembre, son collège de commissaires au Parlement européen.

Cet été, elle avait pourtant demandé à chaque Etat-membre de l’Union européenne de lui proposer un homme et une femme pour le poste, mais sa demande a été très peu suivie, à l’image de la France qui n’a proposé que la reconduction de Thierry Breton.

Les trois dernières Commissions étaient paritaires

« C’est un très mauvais signal envoyé par les Etats-membres car la Commission européenne du précédent mandat d’Ursula von der Leyen (2019-2024) était paritaire, tout comme celles de Jean-Claude Juncker (2014-2019) et de José Manuel Barroso (2004-2014) », rappelle Pascale Joannin, directrice générale de la fondation Robert Schuman, interrogée dans l’émission Ici l’Europe, sur France 24 et Public Sénat.

« A chaque fois, il a fallu tordre le bras aux Etats. Ce manque de parité arrive en plus à un moment où trois femmes dirigent les institutions européennes : Ursula von der Leyen, la Commission, Roberta Metsola, le Parlement européen et Christine Lagarde, la Banque centrale européenne. »

« C’est le naturel institutionnel de l’Union européenne qui revient au galop », explique Théo Verdier, codirecteur de l’Observatoire Europe à la fondation Jean Jaurès. « Il s’agit d’essayer d’imposer une discipline collective à un ensemble d’intérêts individuels. Lorsqu’un Etat-membre propose son commissaire européen, il le fait en fonction d’objectifs politiques nationaux, comme satisfaire une coalition, ou décrocher un portefeuille précis. Cette année, on part de très loin en termes de parité et je doute qu’on arrive à un équilibre parfait. »

Le Parlement européen en arbitre

Si Ursula von der Leyen n’arrive pas à ses fins dans les prochains jours, elle pourra sans doute compter sur les eurodéputés qui ont le pouvoir de retoquer certains commissaires proposés. « Une fois que le collège de commissaires européens a été présenté officiellement, et que les portefeuilles ont été répartis, chaque commissaire est auditionné par les commissions du Parlement européen qui sont concernées par son portefeuille », explique Christophe Préault, directeur du site d’information Toute l’Europe. Les eurodéputés votent ensuite pour valider ou non le candidat commissaire. « Il est fort possible que le Parlement européen retoque certains commissaires masculins pour arriver à cette parité », assure Pascale Joannin.

Les auditions des commissaires européens auront lieu durant les deux prochains mois avant une prise de fonction de la Commission européenne, le 1er novembre.

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