Attaques contre la recherche aux Etats-Unis : le ministre de l’Enseignement supérieur appelle à « développer l’autonomie stratégique de l’Europe »

Face aux attaques de l’administration Trump contre les agences scientifiques, le ministre de l’Enseignement supérieur affirme que le gouvernement soutiendra les universités françaises qui accueilleront des chercheurs américains, au travers de « mesures spécifiques ».
Rose-Amélie Bécel

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Gel des financements, licenciements de chercheurs, mots interdits… C’est une « croisade obscurantiste » qui s’abat sur les scientifiques américains, dénonce le sénateur communiste Pierre Ouzoulias, lors des questions d’actualité au gouvernement ce 26 mars.

« Plusieurs milliers de scientifiques ont déjà été licenciés par l’administration américaine et près de trois-cent-mille sont menacés », alerte-t-il, appelant la France à « tout mettre en œuvre pour accueillir ceux qui nous demandent l’hospitalité. »

De son côté, le gouvernement entend bien soutenir les initiatives d’accueil de chercheurs américains, fait savoir le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche devant les sénateurs. « Nous soutiendrons cet effort à travers un ensemble de mesures spécifiques », annonce Philippe Baptiste, sans donner plus de détails.

Création de « bases de données autonomes », pour sortir de la dépendance américaine

Mais la politique de l’administration Trump ne menace pas seulement les scientifiques américains, au travers de ces attaques c’est toute la recherche internationale qui est affaiblie, rappelle Pierre Ouzoulias : « Il nous faut aussi sauver les données scientifiques. Elles sont le patrimoine commun de l’humanité et risquent de disparaître, avec les bases qui les hébergent, dans un gigantesque autodafé numérique ».

Des coupes budgétaires drastiques menacent en effet plusieurs instances essentielles dans la création de données, comme la NOAA (l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique), qui fournit des données météo utilisées partout dans le monde.

De quoi questionner la recherche française et européenne sur sa dépendance aux données américaines. « Il faut mobiliser la communauté européenne pour développer l’autonomie stratégique de l’Europe sur la recherche », affirme le ministre, proposant notamment de développer « des bases de données autonomes, qui permettent à l’ensemble des chercheurs de développer une recherche libre ».

Les initiatives déjà lancées en France pour accueillir des chercheurs américains rencontrent en tout cas un grand succès. À l’Université d’Aix-Marseille, le programme « Safe place for Science », lancé il y a une dizaine de jours pour accueillir ces scientifiques, compte déjà plus d’une centaine de candidats.

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