« Ce sera l’un des moments les plus forts de cette année de fierté française », promet-on du côté de l’Elysée. Cinq ans après l’incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris, la plus célèbre des cathédrales rouvre ses portes samedi 7 décembre, au cours d’une cérémonie qui sera observée dans le monde entier. Elle débutera par une séquence républicaine, présidée par Emmanuel Macron, et qui se tiendra sur le parvis de l’église devant un parterre de chefs d’Etat et de gouvernement venus du monde entier. À l’heure où nous écrivons ces lignes, ils sont plus d’une trentaine à être attendus.
Parmi les invités : Sergio Mattarella, le président italien, Frank-Walter Steinmeier, le président allemand, le chancelier autrichien Karl Nehammer, ou encore Roberta Metsola, la présidente du Parlement européen. Ainsi que différentes têtes couronnées comme le roi et la reine des Belges, la reine de Norvège, le Grand-duc de Luxembourg, mais aussi le prince Albert II de Monaco et le prince William qui représentera le Royaume-Uni.
Donald Trump et Volodymyr Zelensky reçus à l’Elysée
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, fait également partie des personnalités politiques à avoir été conviées. Quant à Joe Biden, encore locataire de la Maison-Blanche pour quelques semaines, il sera représenté par son épouse Jill Bien. L’Elysée confirme également la venue de Donald Trump, invité en tant que « président élu ». Aussi, le milliardaire ne devrait pas être assis exactement au même endroit que les autres chefs d’Etat et de gouvernement. Dans un communiqué, la présidence indique qu’Emmanuel Macron recevra à tour de rôle Donald Trump et Volodymyr Zelensky à l’Elysée dans l’après-midi, alors que la question du soutien des Etats-Unis à l’Ukraine, une fois le républicain entré en fonction, reste en suspens.
Le Pape François, qui a décliné l’invitation d’Emmanuel Macron, préférant se rendre en Corse, sera représenté par le nonce apostolique Monseigneur Celestino Migliore. Par ailleurs, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, qui s’est rendue cette semaine à Montevideo pour finaliser l’accord de libre-échange UE-Mercosur, auquel la France est fermement opposée, a finalement annoncé qu’elle ne viendrait pas.
Un discours d’Emmanuel Macron pour célébrer « le génie créatif français »
À 19 heures, un film qui racontera tous les évènements entre l’incendie du 15 avril 2019 et la réouverture dans le délai de 5 ans demandé par le président de la République sera diffusé. Il sera suivi par la lecture d’un poème d’Aragon par le comédien Éric Ruf, puis d’un morceau joué par le violoniste Renaud Capuçon et son frère Gautier, violoncelliste.
Emmanuel Macron prendra la parole à 19 h 20 pour un discours d’une quinzaine de minutes a priori. Au-delà de la dimension patrimoniale, son allocution devrait permettre de « saluer d’un point de vue de fédération des consciences la réouverture de Notre-Dame », explique-t-on à l’Elysée, où l’on rappelle que la cathédrale est l’incarnation d’une histoire française « imprégnée de culture catholique », en particulier les huit siècles de la période capétienne. Elle a notamment accueilli le sacre de treize rois de France, mais aussi de grandes cérémonies sous la période républicaine, au moment de la Libération ou à l’occasion de la disparition des présidents de la République, que ce soit Charles de Gaulle, Georges Pompidou ou François Mitterrand.
« C’est après l’incendie de Notre-Dame, le 15 avril 2019, que le Président de la République a inventé l’expression ‘l’art d’être Français’ », ajoute-t-on du côté l’Elysée, en prélude à une prise de parole qui devrait aussi être une manière de célébrer « le génie créatif français ». « L’art d’être français, cela veut dire que chaque Français est dépositaire d’un esprit de transmission, de création, de projection, que c’est une façon d’être au monde très particulière, et qui fait la singularité de destin de notre nation », détaille un conseiller élyséen.
Son intervention se conclura par une Marseillaise.
Monseigneur Laurent Ulrich ouvrira les portes de la cathédrale
À partir de 19 h 40 débutera la séquence liturgique, avec l’ouverture des portes par Monseigneur Laurent Ulrich, archevêque de Paris, qui viendra frapper par trois fois avec sa crosse contre les battants du sanctuaire. Ce sont les chanteurs de la maîtrise de la cathédrale, « symbolisant la voix de Notre-Dame », qui lui répondront. Puis l’ecclésiastique invitera les personnalités présentes sur le parvis, dont le chef de l’Etat et son épouse, à pénétrer à l’intérieur de l’édifice. « Ce 7 décembre sera pour l’archevêque de Paris un jour important. Depuis qu’il est arrivé, il n’a pas pu prendre possession de la cathèdre, le siège de l’archevêque, signe de son autorité », précise Olivier Ribadeau-Dumas, le recteur de Notre-Dame de Paris.
Monseigneur Laurent Ulrich procédera ensuite au réveil de l’orgue. « Il se tournera vers l’orgue, et par huit fois, il va s’adresser à l’orgue, provoquer une invocation, et l’orgue va lui répondre », détaille le père Guillaume Normand, vice-recteur de la cathédrale.
L’office d’ouverture doit débuter à 20 h 15. Au programme : le chant d’un psaume et du Magnificat, puis d’un Te Deum, un hymne d’action de grâce à Dieu. La cérémonie est prévue pour s’achever vers 21 heures. Place ensuite à un grand concert pop sur le parvis de la cathédrale, organisé par France Télévisions avec une pléthore d’artistes parmi lesquels Clara Luciani, Vianney ou Garou. Le nom de Paul McCartney, actuellement en concert à Paris, a également été évoqué, sans confirmation.
Le lendemain, 8 décembre, le chef de l’Etat assistera à la messe de consécration du maître-autel à partir de 10 h 30. « Il y assiste en tant que président de la République, ce qui veut dire qu’en aucune manière il ne participera aux manifestations religieuses. Il ne communiera pas », précise l’Elysée.
La cathédrale rouvrira ses portes au grand public dès dimanche soir à partir de 17 h 30, sur réservation. À partir du 16 décembre, elle reprendra un rythme normal d’ouverture, de 7 h 45 jusqu’à 19 heures le soir, avec une nocturne le jeudi jusqu’à 22 heures.
